Est-ce parce que ce troisième disque (après Applause en 2010 et Rats en 2012) des Belges de Balthazar a été enregistré pendant une tournée qu’il est plus instinctif (il recèle pourtant de nombreux petits détails) et moins intime que les précédents ? On imagine aisément Jinte Deprez et Maarten Devoldere, les deux têtes pensantes du groupe, plancher sur ce disque de pop plutôt sombre autour de chansons sur l’angoisse, la vie en tournée, l'espoir, la peur, le désir sexuel et les femmes, agent provocateur de toutes ces émotions.
C’est le problème de ce genre de disques, écrits entre deux hôtels, deux concerts, enregistrés et produits, ici avec Ben Hillier (Depeche Mode, Blur, Elbow) et Jason Cox (Gorillaz), dans un mélange d’urgence, d’euphorie et de fatigue. Le groupe veut absolument surfer sur la vague du succès, se sent griser, en demande plus (comme la maison de disque), ne se sent pas spécialement cramé… et là, c’est le drame. Ou pas, en fonction de ce que l’on attend du groupe. De Balthazar, après le très sophistiqué Rats, on attendait beaucoup.
Si l’on retrouve cette pop sombre faussement négligée, les contre chants de violon velvetien, cette basse calmement rebondissante, ce tempo troublé, alangui et ce phrasé syncopé à l’accent dont on jurerait qu’il vient du nord de l’Angleterre, on perd sacrément en audace et en supplément d’âme. Ces deux choses sont-elles nécessaires pour faire un bon disque ? Je vous laisse seul juge…
A l’image de sa pochette, Thin Walls est clinquant voire même scintillant, un peu trop peut-être. Un peu trop gros, un peu trop ordinaire, un peu trop calibré et un peu trop lisse aussi mais pas foncièrement mauvais, il s’écoutera aisément et s’oubliera tout aussi aisément une fois qu’on l’aura un peu usé. Il recèle même quelques beaux titres ("Decency", "Last Call", "Nightclub"). On attendra donc quand même que le groupe dessoûle et se repose pour entendre enfin le grand disque que l’on attend d’eux !
Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa discographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !