TADAM ! Le premier roman du chef de la BRI ! TADAM ! (non, ce n’est pas du fromage, c’est la Brigade de Recherche et d’Intervention) TADAM ! (Ouiiii, c’est l’antigang !) TADAM ! Et le mec, en plus, il est spécialiste du grand banditisme ! TADAM. Ah oui, j’allais oublier, Christophe Molmy, lecteurs, lecteurs, Christophe Molmy. Voilà, les présentations sont faites.

Et le roman, son premier roman, Les loups blessés est impeccable. Avec la douceur d’un plumeau à prise d’empreintes et la fermeté d’un cran de sécurité. Enfin un roman de gangsters écrit par un police-man, et non par un "repenti" vantard. Ni tout noir, ni tout blanc, nous nous attachons autant aux basques du truand qu’aux dossiers du commissaire.

De vrais personnages ancrés dans le réel, Renan Pessac : un commissaire hanté par les bandits qui traînent dans les rues et assassinent, culpabilisant à chaque nouvelle victime, obsédé par la résolution de son affaire, pressé par la hiérarchie (oui, un peu de politique du chiffre). Face à Matteo Astolfi, criminel de haut rang, braqueur par appât du gain et taulard, une bien mauvaise fréquentation.

Le roman est écrit à deux points de vue, il nous manque le troisième qui nous aiderait à résoudre l’enquête avec Pessac, ou nous inciterait à fuiter pour laisser Astolfi s’en tirer. Des associations complexes, des difficiles concessions faites aux indispensables indics, des cas de conscience, du dernier gros coup (qui foire toujours dans la réalité, il faut arrêter avec Ocean Eleven, même Spaggiari s’est fait prendre à la fin), l’histoire commence par un braquage et se termine par... Je ne vais pas le dire quand même !

Je n’y ai jamais mis les pieds autrement que de mon canapé face à la télévision, mais je vous dis volontiers que ce roman a de sacrées "cojones", il transpire de testostérone, de la pugnacité des enquêteurs, de l’adrénaline des voyous, et vous ne pouvez pas le lâcher avant la fin.

Mieux qu’une série policière française, loin des clichés du règlement de compte et de la rancune, Pessac vit pour son métier, Molmy sait de quoi il parle. Et contrairement aux autres livres de gangsters que j’ai eu entre les mains, celui-ci donne un vrai volume aux personnages.

Sérieux, pour développer sa ride du lion en solidarité avec les personnages, Les loups blessés est un coup de vent du côté du polar. A lire, à offrir, à penser, à repenser. Coup de poing.