Monologue dramatique écrit par Willy Russell et interprété par Valérie Mairesse dans une mise en scène de Marie-Pascale Osterrieth.
"Shirley Valentine" est la pièce la plus célèbre de Willy Russell après celle qui a fait sa réputation mondiale, "L'Éducation de Rita".
Dans leur adaptation très réussie, Catherine Marcangeli et Marie-Pascale Osterrieth ont transformé la ménagère anglaise Shirley Valentine en son homologue française Solange Rossignol.
Elles ont situé la pièce qui date de 1988 un petit peu avant, à une époque où le grand fils de Solange pouvait être encore maoïste et son mari, Patrick, un ouvrier stéphanois se mettant les pieds sous la table et ne tolérant pas que son entrecôte soit remplacée par des œufs sur le plat.
Comme son affiche l'exprime clairement, "Partie en Grèce" est l'histoire d'une transformation ou plutôt d'une renaissance. Grâce à sa copine Nicole qui lui propose de l'accompagner en Grèce, SolangeDaru, l'épouse de Patrick Daru, en quittant Saint-Étienne,va redevenir Solange Rossignol. Qu'elle soit dans sa cuisine, à parler à son mur en attendant le retour de Patrick, ou au bord d'une plage grecque, à se confier à un rocher, Solange Rossignol est une femme simple mais pleine de rêves et de désirs inassouvis.
Elle a trouvé en Valérie Mairesse, pleinement à l'aise dans sa maturité rayonnante, une interprète idéale. Dans son parcours de bavarde gentiment féministe, elle emmène Solange au pays de son corps, pour faire étape dans une île intime qui était encore inconnue de Madame-tout-le monde vingt ans avant l'an 2000.
Guidée par Marie-Pascale Osterrieh, orfèvre en comédiennes, Valérie Mairesse réussit un sans faute dans ce long monologue. Toujours aussi espiègle et toute en sourire, elle compose un personnage populaire, touchant et sympathique. A l'heure où le mot "social" est presque devenu un gros mot et où le peuple est télé-ridiculisé dans des jeux conçus pour prouver son idiotie, ce point de vue positif sur une ménagère de plus de cinquante ans est précieux
Sans avoir la prétention d'être une pièce politique, "Partie en Grèce" n'oublie pas les petites gens et les fait parler, par l'intermédiaire de Solange, avec générosité et gentillesse.
"Partie en Grèce" n'a pas a priori l'ambition de faire rire à tout prix. Elle y parvient cependant avec, en plus, un résultat bien meilleur : celui de construire un portrait très juste d'une femme quinquagénaire et de permettre à un public ravi de communier avec une grande actrice en grande forme. |