Comédie dramatique écrite et mise en scène par Christophe Maniguet, avec Vincent Bernard, Clémence Larsimon et Matila Malliarakis.
Trois amis vivent en colocation. Bérénice et Bruno forment un couple. Lorsque Bérénice est soudain prise d'un désir d'enfant, Bruno campe sur ses décisions de ne pas avoir de descendance. Or Thomas, gay, aimerait lui aussi connaître les joies de la paternité.
Entre désirs, plaisirs et angoisses face à l'avenir, avec "L'enfant des promesses oubliées" Christophe Maniguet modernise le triangle amoureux de "Jules et Jim" avec des interrogations de notre époque.
C'est d'abord à un texte bien écrit, profond, qui analyse avec finesse la psychologie des personnages que le spectateur se trouve confronté. Confronté, car les personnages brisent souvent le quatrième mur pour s'adresser directement au public.
Les non-dits, les traumatismes d'enfance, les peurs de chacun des personnages sont ainsi crûment exposés donnant un éclairage particulier aux échanges qui ont ensuite lieu sur le plateau.
Cet artifice tire son efficacité du fait qu'il n'est pas systématique et ne vient pas briser le rythme de la pièce. Christophe Maniguet semble imbriquer des chapitres descriptifs au milieu de sa trame narrative, mais toujours à propos.
Les jeunes acteurs, Clémence Larsimon dans le rôle de Bérénice, Matila Malliarakis, vu au cinéma dans "Hors les murs", dans le rôle de Bruno et Vincent Bernard dans celui de Thomas, prennent leur rôle à cœur. Malgré quelques hésitations en début de spectacle, c'est avec aisance qu'il évoluent sur scène, dans une mise en scène fluide, imposant à la pièce le rythme du "tourbillon de la vie" que chantait Jeanne Moreau.
Très belle pièce, aux tons pas si sépia que pourraient le suggérer le titre et l'affiche, on se laisse porter et emporter par le texte de Christophe Maniguet. |