Comédie écrite et mise en scène par Berty Cadilhac, avec Philippe Smolikowski, Louis Bernard, Pauline Cousty, Sean Rees et Jean-Baptiste Fillon.
Les temps sont durs et les cadeaux officiels ne sont plus ce qu'ils étaient. Si un président de la République des années 1970 avaient reçus des diamants, celui de la deuxième décade du troisième millénaire doit se contenter d'un chameau.
Et si les diamants sont éternels, le camélidé malien, non une vieille carne mais un jeune bébé tout tendre, confié à une famille autochtone, et nonobstant son statut de chameau présidentiel, a fini cuisiné en tajine.
Ce nouvel, et réel, épisode de la saga Flamby, le roi de la blague carambar, a inspiré à Berty Cadilhac une comédie intitulée avec simplicité "On a mangé le chameau de M. Hollande", qui entraîne le spectateur dans les arcanes du pouvoir. Car comment gérer et annoncer au président cet événement propice à créer un incident diplomatique ? Des têtes vont, doivent, tomber !
Ce qui entraîne une panique au ministère de la défense et plus précisément au sein du cabinet du ministre, un ministre timoré et accroché à son maroquin (Sean Rees) entouré d'une "garde rapprochée" passée maître dans l'art de brasser du vent constituée d'un chef de cabinet au service de lui-même, sous-vizir qui ambitionne de devenir calife (Jean-Baptiste Fillon), et du rejeton fin de race, et particulièrement cossard, d'une lignée à particule et haut placée qui sait jouer du piston (Louis Bernard).
Seuls un général des armées pourtant bas du front (Philippe Smolikowski) et une jeune doctorante engagée à titre de consultante (Pauline Cousty) semblent résister à cette déferlante d'incompétence.
Cette pièce atypique, à mi-chemin entre la comédie de boulevard et la caricature chansonnière, mise sur un humour à l'anglaise et use allègrement de la satire jubilatoire qui épingle non seulement les paniers de crabes grassement rémunérés qui s'agitent dans les coulisses de la gouvernance, et pour qui le sens du service de l'Etat est une notion étrangère, mais également le manque de discernement des électeurs plus sensibles aux anecdotes attachées aux personnalités politiques qu'à leur programme.
Sur scène, dirigée par l'auteur et bien rodée après la création de la pièce à Londres et l'été avignonnais, la troupe forme une équipe joyeuse et efficace qui négocie habilement les chausse-trapes du genre et le rire, parfois jaune, est au rendez-vous. |