On a souvent croisé le nom de In Gowan Ring, depuis les années 90, sur des compils gothiques et darkwave. Le son très celtique du groupe émergeait généralement du ton assez traînant et bas voire dark metal des groupes qui participaient à ce genre de projets plus marketing qu'artistiques. Par contre, il était difficile de trouver les disques, soit auto-produits et à commander aux Etats-Unis, soit produits par des labels obscurs et mal distribués, ou d'en apprendre plus sur le leader du projet, B'ee, sorte de barde qui fabriquait lui-même ses instruments. De loin, ce projet apparaissait plus comme de la musique en provenance d'une secte, comme pour Norma Loy, dans un style totalement différent, en France par exemple.

The serpent and the dove, la dernière livraison du groupe, est sortie sur l'excellent label français Les Disques Du 7ème Ciel. Disque très doux, oscillant entre folk spirituel et tradition mystique. Le disque s'ouvre avec "The serpent", titre instrumental lancinant composé presque uniquement avec des cordes frottées, sorte de rite initiatique avant de découvrir le jardin d'Eden. En effet, les chansons se font ensuite plus douces alternant guitares sèches, flûtiaux, piano, contrebasses et violons. On pense bien évidemment à Dead Can Dance, et plus particulièrement à Aion, pour l'impression de calme et de paix qui se dégage de l'ensemble, et parfois aussi à Cat Steven.

Quelques chansons sortent de l'ensemble, par une couleur légèrement différente, "A song, a story and a stone" plus mélancolique, "Field of dream" pour son pont musical dansant, sautillant et comme monté sur ressort, et surtout "Thousands of bees" pour la voix extrêmement douce et sa structure qui se déroule comme un long poème.

The Serpent and the Dove s'impose comme un grand album automnal, de belles journées encore douces à la lumière déclinante.