Les deux premiers albums de Pas de Printemps pour Marnie étaient des albums de reprises : de My Bloodie Valentine avec My Bloodie Covers en 2008 et peut-être plus surprenant des Bee Gees avec Nuit Fièvre en 2010.
Pourtant, cela en dit beaucoup sur la façon dont Jean-Pierre Isnardi (ex My favorite Dentist is Dead) et son groupe composé de Jens Bosteen, d’Anaïs Andret-Cartini et de Clémentine Darros-Schook ont d’envisager une musique habitée : la prépondérance de la mélodie, l’importance des atmosphères et le travail sur la matière sonore…
Cover Me (beau jeu de mots…) est donc le véritable premier disque du groupe Français et permet d’apprécier les qualités de compositeur de Jean-Pierre Isnardi. Plus Anglais que les Anglais, ici tout n’est que mur du son néo shoegaze, envolées néo psychédéliques, extraordinaire pop à la Stereolab ou Broadcast, twee pop façon Sarah Records. Isnardi ferait presque passer Toulouse pour Bristol.
Cover Me n’hésite donc pas à balancer entre guitare plombées, belles mélodies et timbres de voix oniriques, et se montre pas si sympathique et pop sur lui que cela. On pourra dire avec une certaine bienveillance (et même si parfois les coutures sont un peu trop apparentes et que certains titres sont cousus de fils blancs) que les qualités d’écriture, pour ne pas dire le songwriting, du Toulousain se montre souvent à la hauteur ("Altogether", "First Seventh", "Mankind", "Home" ou encore "Demeter") de ses belles influences.
Une bonne surprise pour ceux qui n’avaient pas vu tout cela déjà présent mais de manière sous-jacente dans les deux albums précédents, une confirmation pour les autres.
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