Spectacle musical mis en scène par Stéphan Druet, avec Emmanuelle Goizé et Gilles Bugeaud et les musiciens Laurent Delaveau, Gilles Parodi et Laurent Zeller.
Quand deux chanteurs lyriques rencontrent une formation jazz autour du répertoire swing des années folles pour le revisiter sous la houlette de Stéphan Druet, il en résulte une savoureuse et ébouriffante fantaisie musicale.
Et, à l'instar de son titre "Oh-la-la oui oui", elle emporte l'adhésion pleine et entière du public et constitue un divertissement aussi joyeux que malicieux n'appelant aucune réserve tant elle est conçue avec sagacité dans le registre du théâtre musico-lyrique et soutenue par une excellente interprétation.
En effet, que des points forts avec la playlist et la combinaison harmonieuse et cohérente de standards associés à des figures de la chanson ou de la revue, telles Joséphine Baker ("J'ai deux amours"), Mistinguett ("Mon homme"), le duo Mireille-Jean Nohain ("Couché dans le foin") et Charles Trénet ("Débit de lait"), et d'extraits d'opérettes en son âge d'or des années 1920-1930, notamment celles du tandem formé par Albert Willemetz et Maurice Yvain de A(zor) à Y(es), qui, un peu oubliés, constituent d'étonnantes découvertes addictives.
Ensuite, les arrangements musicaux mitonnés par Les Kostards, trio à lunettes composé de Laurent Delaveau, à la contrebasse, Gilles Parodi, à la guitare, et Laurent Zeller, au violon, renouvellent totalement les partitions originales tout en conservant leur typicité.
Pour la mise en scène, bénéficiant du beau travail de lumières de Anne Coudret qui dispense de tout décor superflu, Stéphan Druet, fort de sa maîtrise du genre avec, entre autres, "Amor Amor à Buenos Aires" et "Les Divas de l'obscur", a procédé à une judicieuse théâtralisation de ces chansons légères, chacune constituant une amusante et succulente comédie accompagnée d'une véritable chorégraphie de revue miniature orchestrée par Sebastiàn Galeota et à laquelle participent tous les officiants.
Car les musiciens, qui ne sont pas cantonnés à l'accompagnement figuratif, participent totalement au spectacle et s'en donnent à c(h)oeur joie entourant la pétillante, et en l'occurrence gouailleuse, soprano Emmanuelle Goizé et le baryton pince-sans-rire Gilles Bugeaud, souvent réunis dans les spectacles de la Compagnie Les Brigands.
Maîtrisant l'exercice en duo comme en solo, tous deux sont talentueux, donc difficile de ne pas succomber à l'une ou de résister à l'autre et vice versa.
A déguster comme une friandise. |