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Min Bahadur Bham  décembre 2015

Réalisé par Min Bahadur Bham. Népal/France/Suisse/Allemagne. Comédie. 1h30 (Sortie le 30 décembre 2015). Avec Khadka Raj Nepali, Sukra Raj Rokaya, Jit Bahadur Malla, Hansha Khadka et Benisha Hamal.

Tout commence de manière anecdotique avec une histoire de poule vendue par un père pas très gentil avec Prakash, son fils un peu turbulent. La disparition de la poule met l'enfant dans tous ses états. Avec son ami Kiran, Prakash décide coûte que coûte de retrouver le volatile.

Avec un tel début, on pourrait croire que l'on est dans un film pour enfants. Comme les deux jeunes garçons appartiennent à des milieux différents, on suppose que l'on va se rapprocher de ses films iraniens pour enfants qui parsemaient leurs récits de petites touche sociales ou sociologiques, décrivaient des habitats, montraient ce qui différentiait les villages et les ethnies y vivant.

Avant qu'ils n'endossent leurs grandes tenues de dissidents, Abbas Kiarostami ou Jafar Panahi étaient les spécialistes de ce genre de films vantant la fraternité humaine entre villageois voisins. On se souvient forcément de "Où est la maison de mon ami ?" et Min Bahadur Bham doit effectivement compter ces réalisateurs iraniens parmi ses influences.

Mais le Népal qu'il présente ici, et filme superbement, n'est ni propice aux belles histoires enfantines ni aux leçons édifiantes de l'hindouisme ou du bouddhisme. En filigrane "Kalo Pothi" de Min Bahadur Bham traite d'abord allusivement, puis de plus en plus précisément, de la terrible guerre civile qui a eu lieu entre Népalais entre 1986 et 1996.

Tout se cristallise autour d'un mariage d'un dignitaire du village. Le marié va être enlevé par les rebelles maoïstes et la sœur de Prakash, celle pour qui il voulait récupérer la poule, ira les rejoindre dans les montagnes. Min Bahadur Bham ne fait aucun analyse idéologique.

Les événements qui surviennent dans le village, situé dans une zone de front, paraissent au départ assez anodins. Les belligérants se succèdent, sans trop pouvoir être identifiés, proposant des spectacles, des séances de cinéma, proférant des menaces à demi voilées derrière des propos apparemment anodins sur les uns ou les autres.

Mais, pendant leur escapade à la recherche de la gallinacée, les deux garçons et leur magnifique monture blanche vont être les témoins de la réalité guerrière, de la furie meurtrière qui s'est emparée de leur pays.

Malgré la beauté des paysages, la singularité d'habitants appartenant à des dizaines d'ethnies, le Népal abrite une monarchie désuète organisée selon une tradition féodale vecteur d'injustices criardes. Il faudra qu'au cœur des années 2000, le Népal devienne une république rassemblant tous ceux qui se sont déchirés pour que les plaies commencent à se panser.

A l'époque où se déroule "Kalo Pothi" de Min Bahadur Bham, on est encore loin de la réconciliation. Le village népalais décrit pourtant sous un jour affectueux n'est pas à l'abri des antagonismes politiques et ethniques qui parcourent le pays. Même si, comme dans toute guerre dans laquelle on est plongé par hasard, on ne peut pas tout comprendre, "Kalo Pothi" permet d'en savoir déjà plus sur toutes ces années de plomb. En découvrant ce peuple débrouillard, on sera atterré par le sort qu'il a connu.

C'est donc de tout cœur que l'on souhaite que le village de Kalo Pothi baigne de nouveau dans une belle lumière paisible. On espère aussi que les successeurs de Prakash et Kiran vivent désormais en toute sérénité les 400 coups d'une enfance au cœur d'un cadre géographique magnifique.

 

Philippe Person         
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