Seul en scène écrit et interprété par Josiane Pinson dans une mise en scène de Gil Galliot.
Josiane Pinson reprend son rôle de psychanalyste dans "PSY cause(s) 2". Dix années ont passé, et les défis à relever ne sont plus les mêmes.
"Elle", son personnage de psychanalyste, découvrait les affres de la ménopause, aujourd'hui qu'elle a dépassé la cinquantaine, sa carrière se poursuit, mais ses enfants ont quitté le domicile familial, et les angoisses liées à la vieillesse, à la solitude, à la maladie commencent à poindre.
De plus, son remariage bat de l'aile. La sexualité continue de mener la danse, au centre de l'expérience humaine et de sa problématique.
La mécanique d'écriture de Josiane Pinson reste identique. Les paroles des patientes que l'analyste rencontre en séance font caisse de résonance par rapport à ses propres angoisses de femme et son expérience au quotidien.
Ecrit avec finesse, du recul et une bonne dose d'humour noir, Josiane Pinson décrit cette psy comme une personne confrontée aux mêmes questionnements que ses patientes, non une gourelle ou une magicienne qui détiendrait le mode d'emploi du bonheur dans la vie, mais une femme qui cherche du sens à sa propre vie à l'approche de la vieillesse, qui voit ses charmes se flétrir, sa conception du couple mise à mal par l’adultère, une femme qui devient grand-mère et se projette pourtant dans l'avenir.
La galerie de patientes offre de vrais moments de rire franc, les unes engoncées dans des personnalités rigides, voire frigides, d'autres libérées mais cherchant désespérément un équilibre bousculées par les flots des possibles.
La mise en scène de Gil Galliot apporte une vie à ce seul-en-scène, non seulement dans la direction d'acteur qui permet à Josiane Pinson d'endosser les personnalités diverses et variées des patientes et de la psychanalyste, mais aussi en amenant le personnage à quitter son fauteuil et donc à devenir "acteur" de son histoire, et non seulement une oreille qui réagit. Il est en cela efficacement soutenu par la création lumières de Jean-Claude Rolland.
La performance d'actrice de Josiane Pinson est d'ailleurs à saluer pleinement. Outre les modulations de voix et les mimiques propres aux différents personnages, elle offre un éventail de jeu large entre émotion retenue et histrionisme, paroles cinglantes ou colère froide et rire libérateur ou sourire sincère.
Profond sans pathos, drôle sans facilités, intelligent sans être hermétique, "PSY cause(s) 2", en plus d'être une pièce où on rit beaucoup, renvoie le spectateur à ses propres interrogations sur la vie. |