Une fois n'est pas coutume, je m'attaque à une chronique de livre. Pas évident. Surtout quand le livre est sorti il y a un an déjà, ce qui correspond en gros au temps qu'il a passé sur mes étagères avant que je ne le lise enfin.
Et puis ce n'est pas évident de parler d'un livre, de dire pourquoi on l'a aimé, de ne pas dévoiler trop de l'histoire. Déjà que je trouve que les quatrièmes de couverture en disent souvent trop. Parfois même, je pense que le titre est trop évocateur (ce n'est pas le cas ici, rien d'ornithologique).
Bref, je vais parler d'un livre que j'ai aimé sans trop savoir quoi en dire finalement mais d'un autre côté, ce serait dommage de ne pas partager. Disons que si vous me demandiez de vous en parler alors voilà ce que je pourrais vous dire :
- Ça ressemble à qui d'autre ? Euh... je ne sais pas. Je ne suis même pas sûr que ça ressemble à d'autres livres de Cécile Coulon que j'ai lus auparavant.
- L'histoire alors, c'est quoi l'histoire ? Ben c'est l'histoire d'un gars qui vit des vies que d'autres ont choisi pour lui et qui n'assume pas trop, ni celle actuelle, ni celle alternative. Sa vie qu'il n'a pas eu restera un fantasme. Un fantasme de gloire et d'amour.
- C'est drôle ? Non vraiment pas, mais c'est beau. Ça parle de course à pied et de barbecue. Un peu d'inceste aussi entre les lignes (mais c'est quand même écrit gros) et d'illusions perdues.
- Mais c'est bien quand même ? C'est super bien. Cécile Coulon est une jeune auteure qui n'en est pas à son coup d'essai. Le roi n'a pas sommeil ou Le rire du grand blessé étaient déjà des réussites et pas seulement dans la catégorie jeunes auteurs. D'ailleurs, Viviane Hamy ne s'y est pas trompée.
D'une oeuvre à l'autre, Cécile Coulon ne s'emprisonne pas (encore) d'un style en particulier, ne cherche pas non plus à imiter ses auteurs de référence et si les sujets de ses romans semblent éloignés les uns des autres, ils n'en ont pas moins pour point commun de mettre l'humain au centre de tout cela que ce soit dans un monde d'apparence normale comme ici ou dans un monde dystopique, comme dans Le rire du grand blessé.
Ce n'est pas la franche rigolade qui vous attend dans Le coeur du pélican, certes, mais vous serez forcément happé par la vie de ce coureur à pied (comme Cécile Coulon d'ailleurs) qui ne cessera de tomber. |