Aube, premier EP de Naylor : un disque fait avec âme
Je dois la découverte de Mathilde Vrech, le vrai nom de Naylor, à Pagan Poetry (le projet de Nathalie Réaux). Mathilde officiait alors comme chanteuse au sein de L’Arbre à Kiwis, épatante formation multi-instrumentale réunie autour d’Emmanuel Rekassa. Aube montre qu’il a de vraies connexions entre ces différents univers.
Il y a presque un an, le premier concert de Naylor, auquel j’ai assisté, s’il laissait apparaître quelques fragilités, donnait envie de poursuivre la découverte d’un univers foisonnant, alliant pop, jazz, arrangements classiques et se singularisant par de légères touches de folk et de subtiles influences marocaines.
Aube est un disque abouti. Mathilde Vrech y distille les 10 ans d’expériences passées au sein de différentes formations. Paradoxalement, alors que j’évolue vers des artistes de plus en plus "barrés " sous l’influence d’Arlt, Aube est un disque qui me touche profondément. Probablement parce que Naylor y chante avec âme, touchant ainsi la nôtre.
"Let it Go" donne immédiatement le ton de l’album. Quelques notes de guitare, une voix et des paroles qui incitent à l’intimité, un florilège de cordes et voici l’auditeur entouré d’une bulle de sérénité et de plaisir avant que d’être cueilli par un soudain changement de rythme pop.
Avec "Aube", le seul titre en français de l’album, Mathilde fait preuve de grandes capacités vocales sans qu’on n’ait jamais l’impression d’assister à un exercice de style. Nimbé de cordes (le son du violoncelle y est particulièrement ensorcelant), ce titre est une véritable ode à l’amour.
"Loves leaves me" et "I fell the sun" me semblent indissociables. Deux titres qui invitent au voyage intérieur. Et pour le premier une mélancolie qui je ne sais pourquoi m’évoque Radiohead.
Enfin, le EP se conclue par "A month ago", un titre aux arrangements plus sobres. Mathilde y est accompagnée que d’une guitare électrique et de quelques percussions. Cette plus grande sobriété sied aussi très bien à Naylor. Presque mieux dirais-je, mais c’est affaire de goûts…