One man show écrit par Carole Greep, Anne Bouvier, Rodolphe Sand, David Talbot, Armelle et Laureline Kuntz interprété par Rodolphe Sand dans une mise en scène de Anne Bouvier.
"40 ans, 1m74, 98 kilos, 20cm", telle est la fiche sommaire qui annonce un postulant barbu au visage poupin et à la stature d'haltérophile qui auditionne en tenue de ballerine pour le rôle-titre du ballet "Carmen".
Selon une certaine formule journalistique, la tension est palpable, car parodie et gag pointent leur nez. Et, sa prestation époustoufle.
Car l'officiant est un vrai danseur professionnel, certes en surcharge pondérale, qui a conservé toute la légèreté et la grâce gestuelle attachées à la danse classique. Le ton du spectacle est donné : "Tout en finesse" avec un sidérant et hilarant télescopage entre la virtuosité de l'entrechat et la crudité prosaïque du camionneur sur fond de sensibilité candide
Reconverti dans la comédie et la mise en scène, Rodolphe Sand se lance dans le one man show et, pas moins de cinq co-auteurs, Carole Greep, Anne Bouvier, David Talbot, Armelle et Laureline Kuntz ont joint leur plume à la sienne pour lui concocter un seul en scène débridé et à sa démesure.
Placé sous le signe de l'humour jubilatoire et de l'autodérision, il hybride de manière inédite une variation autofictionnelle "gay-friendly" avec son lot de combats communataires, telle l'homoparentalité, mais également de ludiques galéjades comme le jeu gay/pas gay, une galerie de portraits décapés et décapants à la Reiser dont la primeur doit être laissée au spectateur et un dézingage vitriolé des palmes d'or cannoises décernées à la sainte trinité Audiard-Hanecke-Dardenne.
Sur scène, sous la baguette magique de Anne Bouvier qui ne verse pas dans l'ascétisme et mise sur l'interactivité complice, avec son air de dodu doudou, Rodolphe Sand se révèle explosif. |