Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Nahid
Ida Panahandeh  février 2016

Réalisé par Ida Panahandeh. Iran. Drame. 1h44 (Sortie le 24 février 2016). Avec Sareh Bayat, Pejman Bazeghi, Navid Mohammadzadeh, Milad HasanPour, Pouria Rahimi et Nasrin Babael.

Il y a longtemps que le cinéma iranien fait en Iran n'avait pas produit un film de la qualité de "Nahid" . Un bonheur n'arrivant jamais seul, c'est à une femme, jusqu'ici dans le documentaire, que l'on doit cette plongée sensible dans une société complexe, contradictoire, mais qui produit dans la contrainte et l'adversité de réelles tranches de vie cinématographiques.

"Nahid" d'Ida Panahandeh est un vrai film féministe en ce qu'il n'a pas besoin de se revendiquer comme tel pour traiter d'une question qui ne peut se poser qu'aux femmes divorcées élevant seules leurs enfants.

D'après la loi iranienne, dans un cas comme celui-ci, la mère ne peut se remarier qu'en abandonnant le droit de garde de son enfant à son ex-mari. C'est exactement le sort de Nahid, ayant quitté un mari perdu dans l'enfer de la drogue, à la fois dealer et toxicomane, et qui porte à bout de bras le sort de son fils, en jonglant pour avoir de quoi le nourrir et lui fournir un toit. Ayant rencontré un autre homme, prêt à l'épouser, elle s'y refuse pour ne pas perdre son fils un pré-ado difficile et peu compatissant avec les épreuves traversées par sa mère.

Au début de "Nahid" d'Ida Panahandeh, l'héroïne dont le prénom est le titre du film n'apparaît pas du tout comme un personnage positif. On serait presque prêt à lui donner tort sur toute la ligne.

C'est là l'une des forces du récit mené de mains de maître par Ida Panahandeh. Elle révèle par petites touches la situation de Nahid. Celle qu'on pensait calculatrice, malhonnête même, s'avère peu à peu une victime prise dans l'étau d'une situation inextricable. Une victime qui n'aime pas qu'on s'apitoie sur elle.

Les faits deviennent implacables et elle se retrouve, telle Angèle de Marcel Pagnol, prisonnière de sa famille, coupable d'avoir fauté en n'étant pas capable d'avoir un "bon" mari...

 

Ce qui pourrait n'être qu'un mélo devient au contraire une leçon de courage grâce à la magnifique interprétation de Sareh Bayat. "Nahid" est ainsi un subtil "film à thèse" pour faire comprendre de l'intérieur aux Iraniens combien cette loi qui met la mère sous tutelle est injuste, et contraire finalement aux idéaux du régime islamique puisqu'ici, c'est à un "dépravé", qu'Ida Panahandeh ne juge pas mais montre comme une victime de la drogue", que l'on confie l'éducation de l'enfant.

Outre son sujet, "Nahid" est aussi une œuvre de belle facture. La réalisatrice a situé son histoire dans une petite ville au bord de la mer Caspienne, dans la partie nord de l'Iran, qui n'a rien à voir avec l'Iran habituel, celui des grandes villes ou celui qui est proche des mers chaudes.

Le pays de "Nahid" n'a rien d'exubérant, d'excessif. Il convient à ce récit presque ascétique. Les gens sont froids comme le climat et les lois islamiques y paraissent encore plus rigoureuses et peu adaptées. Ici, tout est contrainte, contrainte bien matérialisée par ce fleuve qui coupe en deux la ville, ce qui oblige Nahid à inlassablement rejoindre son domicile grâce à la barque d'un passeur.

A l'instar du climat et des lois, les caractères rudes des personnages plutôt taiseux ne sont pas non plus propices à des accommodements. "Nahid" d'Ida Panahandeh est donc un film âpre dont suit pas à pas les péripéties. Venant du documentaire, la réalisatrice sait montrer l'essentiel sans se perdre dans les mots.

Elle maîtrise jusqu'au bout cette histoire, ne méprise aucun personnage, qu'il ait ou non des idées généreuses, et donne à voir un premier film de fiction plus que prometteur, qui a mérité son "Prix de l'avenir" à Cannes où il passait dans la section "Un certain regard".

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=