Aranda
(Finalistes / Interference / Modulor Music) mars 2016
"Toi tu perds la raison, Moi je n’arrive plus à suivre, Et si je ne suis pas encore fou, Je souhaite le devenir" Cyclop.
Parfois, nous pourrions la jouer simple (et funky…), détester un groupe, le descendre proprement et même pourquoi pas faire une pétition, parce que l’on est drôle et vachement spirituel, pour que ce groupe arrête de faire de la musique.
Ou bien, aimer un groupe et juste dire qu’il faut simplement et sans réfléchir se plonger absolument dans sa discographie. Pour Exsonvaldes, notre cœur balance à gauche, et avouons le tout de suite, nous aimons beaucoup ce groupe. Peut-être devrions-nous faire une pétition pour qu’il soit enfin reconnu à sa juste valeur, ou même simplement autant reconnu, puisque nul n’est prophète en son pays, en Espagne qu’en France.
Trois ans après Lights, coup de maître qui réussissait le mariage entre mélodies entraînantes et pop exigeante, le groupe Français revient avec Aranda, le nom provenant de la ville espagnole, l’Espagne toujours l’Espagne, où le disque a été enregistré. Un nouvel comme un signe de renaissance, trilingues (Français, Anglais, Espagnol), où Exsonvaldes traite des blessures du monde : désastre écologique, politique ou plus personnellement de la vie, de l’amour, du vide…
Un disque porté par une certaine énergie, plus brut et direct, enregistré en un temps très court, en live, une nouvelle fois par Alex Firla (Phoenix, Arthur H…) mais surtout plus sombre, plus poétique et fragile ("En Silencio", "Les Angles Morts", "Control", "Beyond Repair"), plus électrique parfois ("White Fires", "Judging Hand") moins pop à proprement parler que ce à quoi Exsonvaldes nous avait habitués mais toujours aussi diaboliquement mélodique.
Mais attention pas des mélodies à la petite semaine, non, ici nous avons à faire à quelque chose de nettement plus sophistiqué, sans oublier l’efficacité propre à la pop. De quoi permettre l’émergence de "tubes" comme "White Fires", "En Silencio", "Horizon" ou "Cyclop" (avec ou sans Helena Miquel (Delafé y Las Flores Azules), les deux versions étant aussi belles l’une que l’autre) et placer Exsonvaldes comme le point de convergence parfait entre Phoenix, Baden Baden et Aline. Espérons que cet Aranda apporte enfin au groupe le succès qu’il mérite depuis si longtemps…