Seul en scéne écrit et interprété par Marion Mezadorian dans une mise en scène par Francis Magnin.
Longtemps qu’on n’avait pas vu de jeune comédienne aussi prometteuse dans le genre pourtant bien embouteillé qu’est celui de l’humour…
Difficile de faire plus spontané que Marion Mezadorian qui avec son spectacle "Pépites", met le public dans sa poche en moins de cinq minutes chrono et raconte sans esbroufe son parcours d’apprenti-comédienne depuis Marseille où elle a grandi jusqu’à la capitale.
Ce qui frappe d’abord, c’est l’étonnante sincérité avec laquelle la comédienne raconte son enfance, ses amours, son métier et avec quelle autodérison elle le fait. Tout est juste et naturel chez Marion qui ne cherche jamais à épater mais à être la plus précise possible.
Mais la sympathie qu’elle dégage ne serait rien, si elle n’était surtout une excellente comédienne, capable de passer de situations burlesques à l’émotion la plus vraie et la plus dramatique dans la seconde suivante.
Il y a des moments terriblement bouleversants dans ce spectacle qu’on ne s’attendait certainement pas à y trouver et qui font partie des belles surprises de ce "Pépites" : l’évocation de sa grand-mère arménienne, le petit garçon qu’elle garde ou cette femme à la rue à la fin. Des personnages qu’on garde en tête longtemps, signe de son talent.
Il y a également dans tous les personnages du spectacle, de la parisienne plus vraie que nature à la coiffeuse reconvertie en agent d’actrices, un très beau sens de l’observation autant dans le jeu que dans l’écriture. Elle écoute le monde et le restitue avec tendresse et simplicité. Pour le plus grand plaisir du public.
Pas de doute, Marion Mezadorian ne s’est pas trompée de voie et devrait faire encore longtemps parler d’elle. Avec ce premier spectacle, elle s’affirme déjà incontestablement comme une jeune comédienne à suivre. |