Après nous avoir fait danser avec un de ses groupes : Sweat like an ape !, le fameux britano-bordelais Sol Hess revient, accompagné une seconde fois des Sympatik's, nous enivrer avec un nouvel album intitulé simplement The things we know.
Enregistré sur la côte basque au studio Amanita sous la coupe de Stephan Krieger, cet album sonne encore plus brut que le précédent Hanadasan.
Une énergie et un son de live se dégagent dans ce disque aux couleurs post-rock. C'est limite si on n'a pas l'impression qu'ils font un concert dans notre salon. Sympa les mecs quoi. Sol Hess donne tout, comme toujours, il maltraite sa voix comme pour pouvoir sortir tout ce qui semble l'encombrer, pour le plus grand bonheur de nos oreilles. L'ambiance est mélancolique, parfois lourde mais jamais glauque.
Quand j'écoute un album, j'aime les longs morceaux qui laissent le temps de s’imprégner de l'univers, de pouvoir imaginer le décor, d'écouter l'histoire ou même de se donner la liberté d'inventer une histoire. Comme je suis trop chanceuse sur les 7 titres qui composent l'album, deux d'entre eux durent 10 minutes.
"Giant holes in the snow" est clairement mon préféré. On a droit à une longue intro au vibraphone - ou au glockenspiel, je ne sais jamais faire la différenc e- on va dire que ça s'appelle juste un métallophone ? -, bref ça carillonne doucement et ça me ramène obligatoirement à la toute petite enfance, aux petits poneys, tout ça tout ça. Et puis petit à petit, le petit carillon mignon laisse la place à la batterie bien lourde et la guitare saturée. Ensuite on se met dans tous nos états tout au long du morceau qui alterne des tempo lents et soutenus, pour finalement terminer par un son futuriste au clavier. A la fin, on est autant épuisé que semblent l'être les musiciens. Vous voyez où je veux en venir ? Pour moi, ce morceau représente la vie : le passé avec l'enfance, le présent mouvementé et le futur inconnu. Voilà, rien que ça (j'en toucherai deux mots à ma psy de tout ça, promis).
Sinon "Away from the heat" m'a fait réaliser que certains accords me ramènent irrémédiablement à Noir Désir. Voilà une jolie madeleine de Proust en bonus.
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, l’excellente illustratrice Laureline Mattiussi (avec laquelle Sol Hess a collaboré plusieurs fois, notamment en écrivant des scénarios de BD qu'elle a illustrées, mais aussi pour des spectacles originaux mêlant musique et dessins) est de nouveau de la partie pour signer la pochette du disque, qui est typiquement le genre de pochette qui donne envie d'acheter le disque en 8.000 exemplaires pour pouvoir en tapisser son appart du sol au plafond (quoi, vous n'avez jamais voulu faire ça, vous ?).
Et pour couronner le tout, la légendaire Marie Möör leur offre un poème en guise de préface dont elle seule à le secret. En d'autres termes, cet album est un bijou de A à Z.
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