Un peu plus d'un an après la sortie de Transatlanticism, les américains de Death Cab For Cutie sortent ce John Byrd EP qui sonne le glas de la longue collaboration avec leur label Barsuk. Le prochain album du groupe sortira sur la major Atlantic…
Benjamin Gibbard et ses sbires n'ont pas vraiment volé cette consécration, puisque cela fait quelques années que Gibbard, en bon artisan de la pop américaine, façonne de solides hymnes pop et power pop dans la plus grande tradition des hérauts du genre, Built To Spill en tête.
Et puis le bonhomme s'est récemment fait remarquer par sa prolixité et ses talents versatiles. Il a tout de même vendu un demi-million de disques avec le projet électro-pop The Postal Service, qu'il co-pilote avec Jimmy Tamborello ( Dntel et responsable de quelques bidouilles sur l'album "expérimental" de Bright Eyes.)
Malgré une tournée européenne prévue avec… Blink 182 mais avortée pour cause de santé, Gibbard a notamment participé à la campagne électorale de John Kerry aux Etats-Unis, a collaboré avec Styrofoam et a enregistré un EP avec Andrew Kenny (American Analogue Set) sur le label allemand Morr Music.
The John Byrd EP ne propose aucun nouveau titre mais sept performances live captées pendant la tournée Nord américaine du groupe courant 2004. On retrouve deux morceaux de Transatlanticism, l'impeccable "Lightness", ainsi que "We looked like Giants", qui se perd en conjecture au milieu du morceau. Au final la chanson dure deux fois plus longtemps que sur disque et ressemble à une baudruche toute boursouflée ...
"Why you'd want to live here", tiré de l'album The Photo Album est encore plus évident en live, avec ses guitares enlevées et nerveuses. La version de "Photobooth" compte parmi les réussites de ce Ep qui se clôt sur une version dépouillée de "Blacking Out The Friction", lui aussi tiré de The Photo Album . A la fin de ce morceau, le groupe se lance dans une excellente reprise du "Brand New Love" de Sebadoh.
A défaut d'apporter du neuf ces sept versions live permettent de montrer l'aisance et la maîtrise d'un groupe en transition : après avoir passé des années à écumer les petits clubs miteux Death Cab For Cutie risque à l'avenir de remplir des salles autrement conséquentes.
Espérons seulement que Gibbard ne retourne pas sa veste et n'aille s'encanailler à Hollywood avec ses nouveaux potes de Blink 182… Si jamais c'était le cas on lui repassera de son vachard "Why You'd Want To Live Here", où il s'interroge sur les raisons de vouloir habiter à Los Angeles… |