Spectacle de danse conçu et mis en scène par Rubén Molina, interprété par Rubén Molina, Alejandra Hernandez, Gabriela Gomez Abaitua, Sonia Cortés (ou Paloma Pradal) et Dani Barba (ou Daniel Manzanas).
Afficionados, néophyte et curieux ne seront pas déçus par la "Nuit Flamenco" conçue et chorégraphiée par Rubén Molina qui invite à une immersion dans la chaleur torride des nuits andalouses et la passion du flamenco.
En effet, sans parenté avec l'espagnolade ou le "djobi-djoba", ce spectacle dédié à une danse ancestrale, qui est celle des passions et de la fête, ne s'inscrit pas dans le registre de la variété, ni même dans celui du "Nuevo Flamenco" la déclinant au rythme de musiques contemporaines.
Car Rubén Molina, danseur trentenaire doté d'une double formation, à la danse classique au Conservatoire professionnel de danse classique de Madrid et à la danse flamenca à l'académie Amor de Dios, et d'une solide expérience professionnelle dans les deux genres, propose une fusion réussie de la tradition et de la modernité qui l'exalte sans en altérer l'esprit.
Dès lors, cette "Nuit Flamenco" ne se présente pas comme une expression artistique figée dans une reconstitution du flamenco compassé, voire folklorique, des "cafés cantantes" mais, et même s'il est inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l'Unesco, comme un art vivant.
Ainsi, chaque pièce est unique et la partition chorégraphique se développe soit dans le cadre de l'authentique triade danse, chant, avec Sonia Cortés, et guitare, avec Dani Barba, soit sur des pièces au piano composées par Franck Prévost, pianiste et compositeur enseignant au Conservatoire national supérieur de musique de Paris.
Voire même sans musique à l'instar du superbe solo introductif de danse contemporaine dans laquelle sont subtilement injectés certains codes du flamenco interprété avec une belle sensualité par Gabriela Gomez Abaitua, formée à la danse classique qui a notamment travaillé au sein de la compagnie d’Angelin Preljocaj.
Sensualité également, mais en version plus passionnelle avec l'impétueuse "bailaora" Alejandra Hernandez qui exécute un magnifique solo en robe volantée et châle de manille.Des solos également, de flamenco classique ou revisité, avec Rubén Molina qui, par ailleurs, a mis en scène de superbes pas-de-deux avec chacune des interprètes féminines.
Maîtrisant chacun leur art, tous les interprètes officient dans une remarquable choralité. La rigueur professionnelle est au rendez-vous et le public ne s'y trompe pas. |