Monologue dramatique écrit par Pierrette Dupoyet d'après un film de Federico Fellini et interprété par Nina Karacosta dans une mise en scène de Driss Touati.
Dans le film "La Strada" de Federico Fellini, c'était Giuletta Massina qui interprétait le rôle de Gelsomina, femme-enfant-clown qui accompagnait l'Hercule de foire, Zampano, interprété par Anthony Quinn.
"Gelsomina" est adaptée par Pierrette Dupoyer de l'histoire inventée par Federico Fellini, Tullio Pinelli et Ennion Flaiano, mais du point de vue de la jeune clown.
Brutalement arrachée à sa fratrie au bord de la mer, elle se retrouve à errer sur les routes d'Italie, à l'arrière de la moto du bateleur, allant de places de villages en fêtes privées, ignorant les lieux où elle s'arrête.
Sur la route, elle apprendra d'abord la solitude, l'impossibilité de l'échange et aussi l'indicible. Bien que plongée dans un contexte social et réaliste, Gelsomina se rapproche de Vladimir et Estragon, tant par son aspect que par son isolement.
Seule devant un décor de route déserte peint, Nina Karacosta ne porte pas le costume de clown. Elle ne ressemble pas non plus physiquement à Giuletta Massina, avec ses cheveux courts en baguettes de tambour. Nina Karocosta erre sur la scène, va vers le vélo et sa remorque, s'assied, saisit la trompette pour interpréter quelques notes... fausses.
Il en faut, du talent, pour que le public soit suspendu aux lèvres de l'actrice. Pourtant les mots sont simples et l'émotion retenue.
La mise en scène de Driss Touati joue sur la sobriété. La vie de Gelsomina, une fois passée la découverte, se révèle bien répétitive. Le numéro de Zampano toujours le même, les mots de présentations rituels, les pièces lancées par le public à l'issue du numéro.
La vie de cette petite bonne femme est bien morne. Le véritable tour de force, c'est non pas Zampano qui le réalise sur la scène du Studio Hébertot, mais bel et bien Nina Karacosta qui, par son jeu subtil mêlant émotion et tendresse, offre une magnifique performance d'actrice. |