Montage de pièces courtes de Georges Feydeau, mise en scène de Dimitri Klockenbring, avec Emilie Cazenave, Romain Francisco, Nicolas Lumbreras, Bernadette Le Saché, Yvan Garouel et Juliette Poissonnier.
Branle-bas de combat chez les Toudoux : Madame va accoucher. L’arrivée de la mère de Madame puis de la sage-femme, avec l’aide de Clément, le valet au défaut de prononciation, vont jeter un vent de folie dans la maison.
Pour "L’irrésistible ascension de Monsieur Toudoux !", Dimitri Klockenbring a eu l’ingénieuse idée de lier entre elles trois pièces courtes parmi les plus connues de Georges Feydeau ("Léonie est en avance", "On purge bébé" et "Mais n’te promène donc pas toute nue"), ne faisant plus qu’une seule et même histoire qui suit André Toudoux dans les étapes successives de son ascension.
Pour ce faire, il s’est accordé quelques libertés, changeant le nom des personnages (Follavoine devenant Toudoux, Rose la domestique devenant Clément dans "On purge bébé" par exemple) ou en supprimant certains pour pouvoir jouer les trois parties avec les six mêmes comédiens et retrouver la plupart des personnages d’une partie à l’autre.
Dans une scénographie agréable (de Charles Chauvet et Dimitri Klockenbring), tout ce petit monde évolue dans une ambiance survoltée qui met en valeur l’humour au vitriol de Feydeau, démontant les petites hypocrisies et mesquineries de personnages centrés sur leur besoin d’élévation sociale.
Ainsi le couple Toudoux n’est pas des plus sympathiques et le public se régale de voir l’arriviste Toudoux se prendre les pieds dans ses rêves de grandeur (l’irrésistible scène des vases de nuit réputés incassables).
Encore une fois, le portrait que fait Feydeau de ses contemporains n’est pas très flatteur et Dimitri Klockenbring, après le très réussi "Une famille aimante mérite de faire un vrai repas", met une nouvelle fois à mal le couple bourgeois.
C’est assez jubilatoire et tout à fait actuel. Le tout servi par une brochette de comédiens de premier choix, tous excellents, que demander de plus ? |