Dans un coin de Ménilmontant, dehors, on attend la musicienne française qui a volé l'âme du songwriting américain : Alma Forrer. La programmation de l'International prévoit aussi Nazca, folk et pop tribale made in Lyon et Clou, parisienne à l'attitude folk nostalgique.
Alma monte sur scène, heureuse de voir la salle pleine et déclare très franchement : "J'avais peur de jouer devant une salle vide". Le public applaudit et se perd dans le premier morceau.
"Comme avant" est issu de l'EP Ne Dis Rien sorti en octobre 2015, c'est la tendresse des souvenirs, d'un temps qui ne veut pas passer : "Tu resteras quelques années / avant le grand voyage / le temps d'apprendre à patienter / préparer tes naufrages". Le public est enchanté par cette voix douce presque tremblante en symbiose avec le fingerpicking typique de la tradition folk. La voix d'Alma transmet la nostalgie des esprits de Vashti Bunyan, Sibylle Baier, et sa première influence, Joan Baez.
"Bobby" (titre du premier EP Alma Forrer sorti en septembre 2014) est une dédicade à un amour auquel on arrive à parler de loin, du passé : "Bobby ce mal qui te plaît / ce mal qui te tient / C'est l'écho du passé / et l'appel de demain / C'est l'ardeur de la vie avant la fin".
Chaque morceau cache une histoire et Alma aime bien la partager avec son public, entre amis. Elle nous raconte la période où elle était serveuse dans un bar à Pigalle, ses relations avec les hommes, sa mère à laquelle, les yeux humides, elle dédie un morceau très touchant.
Avant de jouer un nouveau morceau, elle s'excuse presque embarrassée parce qu'il "n'est pas encore fini" et avec timidité enchaîne toute de suite un autre morceau. Elle cherche du regard une copine dans le public pour lui dire qu'elle a une surprise pour elle, et tout le monde reconnaît les notes de "L'amour avec toi" de Michel Polnareff. En un seul instant, la salle se retrouve en 1966, tout le monde accompagne avec le sourire Alma sur le refrain.
Ici on ne ment pas, on ne peut pas tricher, les paroles arrivent fortes et claires comme des raffales de vent en automne, et elles nous secouent en attendant les feuilles mortes sur un vélo.
Après le concert, Alma prend le temps de parler avec son public, on la voit souriante avec sa bière, comme si elle avait toujours été là, une fille qui aime bien raconter sa vie, ses histoires et ses fantômes, avec sa guitare.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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