Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce La Leçon
Théâtre de l'Epée de Bois  (Paris)  juin 2016

Comédie dramatique de Eugène Ionesco, Molière, mise en scène de Christian Schiaretti, avec René Loyon, Jeanne Brouaye et Yves Bressiant.

Qualifiée de "drame comique" par son auteur, son troisième opus après "La Cantatrice chauve" et "Les Salutations", qui s'inscrit dans la même veine de réflexions autour du langage, "La Leçon" de Eugène Ionesco est souvent entendue, par sa situation, celle du cours particulier dispensé par un professeur à une élève récalcitrante, comme une pièce sur l'éducation stigmatisant la violence inhérente à l'acte d'enseigner.

Or, d'une part, il ne s'agit pas d'un enseignant mais d'un professeur libéral, d'autre part, le cas de figure choisi par Ionesco synthétise les différentes formes d'oppression auxquelles peuvent conduire le lien de subordination, maître-élève, employeur-employé, la différence des sexes, le lien d'autorité de l'adulte sur l'enfant, et, évidemment, non seulement la détention d'un savoir mais la maîtrise du langage, moyen de communication, fut-il au service de l'abscons et de l'imbécilité, en tant qu'outil de manipulation largement usité par les idéologies fascistes.

Ionesco aborde donc la problématique de l'ambivalence du savoir dès lors qu'il est source de connaissance et d'émancipation mais également un instrument de pouvoir pouvant conduire au totalitarisme.

Usant de toutes les formes du comique comme modes d'expression du tragique appliqué au lagnage et au désastre linguistique qu'il pressent, il traite de l’inhumanité de l’humain et du rapport de force, consubstantiel à l'être, qui existe dans sa configuration la plus élémentaire, celle de la relation bilatérale régie par un précaire équilibre de domination et de soumission. Enfin, il ajoute une composante particulière tenant à la libido pathologique du professeur que sa bonne tente d'endiguer.

Et c'est ainsi que Robin Renucci l'a judicieusement inscrite au rang des spectacles des Tréteaux de France comme ressortant à deux des thématiques - l'emprise des cerveaux et le passage à l'acte - qui guident leur choix de créations.

A la mise en scène, Christian Schiaretti s'est affranchi des très détaillées didascalies ancrées dans l'iconographie des années 1950 tant pour la scénographie conçue par Samuel Poncet que pour les personnages, et assure une direction d'acteur millimétrée qui soutient de manière éclairée la mécanique dramaturgique ionescienne.

En effet, il opère une contemporanéisation dans laquelle l'illustre professeur passe du barbon vermoulu reclus dans un gourbi rance au sexagénaire élégant recevant ses élèves dans un salon bourgeois à la décoration aseptisée, un "white cube" avec murs et meubles blancs, piles de livres blancs, eux aussi, qui ressemblent à des sculptures ready-made et, en joli trompe-l'oeil un triptyque pictural ressortant à l'expressionnisme abstrait.

En baskets, pantalon etnik et sweat à capuche, l'élève, efficacement campée par Jeanne Brouaye, arbore une des tenues-uniformes des ados du siècle et, surtout, affiche le comportement induit par les pédagogies constructivistes, soient un dilettantisme "décomplexé" voire provocateur, un air narquois et une attitude contestataire au regard des règles et conventions du savoir.

A la bonne compassée se substitue une gouvernante-oracle à l'autorité évidente sous sa déférence ancillaire - elle annonce in limine l'épilogue tragique en énonçant que "l'arithmétique mène à la philologie et la philologie mène au crime" et est indispensable à la maison comme à son employeur - dont l'inquiétante étrangeté comportementale est accentuée, en l'espèce, par le travestissement, le rôle étant interprété par un comédien, Yves Bressiant parfait dans l'ambiguïté dès lors qu'il ne modifie pas son timbre vocal.

Tant par les inflexions de la voix que par le jeu non verbal dont il accompagne la partition originale délivrée dans son sa version intégrale, René Loyon est magistral dans l'incarnation de la perversité polymorphe du "lettré" lubrique dont les instincts archaïques ressurgissent en pulsions sauvages.

 

MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

On fait le plein de découvertes cette semaine avec des tas de choses très différentes mais toujours passionnantes. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
- 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
- 07 avril 2024 :Un marathon de nouveautés !
- 01 avril 2024 : Mieux vaut en rire !
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=