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Petr Kazda et Tomás Weinreb  juillet 2016

Réalisé par Petr Kazda et Tomás Weinreb. République tchèque/Pologne/France/Slovaquie. Drame. 1h45 (Sortie le 6 juillet 2016). Avec Michalina Olszanska, Martin Pechlát, Klára Melísková, Marika Soposka, Ondřej Malý, Juraj Nvota, Marta Mazurek et Zuzana Stavná.

Pour leur premier long-métrage, Tomas Weinreb et Petr Kazda ont décidé de raconter une histoire tirée d'un fait-divers célèbre en Tchécoslovaquie.

En 1973, la toute jeune Olga Hepnarova, âgée de 22 ans, est montée sur un trottoir avec le camion qu'elle conduisait et, pendant 31 mètres, a délibérément foncé sur les piétons pour les écraser, faisant huit morts et une vingtaine de blessés.

Olga, en rupture avec sa famille, sans doute atteinte de schizophrénie, et par-dessus le marché devant composer avec son homosexualité, a expliqué son geste comme une sorte de suicide. Elle a réclamé d'être condamnée à mort et ses vœux ont été comblées puisqu'elle sera, en 1975, la dernière femme à être pendue en Tchécoslovaquie.

Attention ! "Moi, Olga" de Tomas Weinreb et Petr Kazda est tout sauf un biopic contant par le détail la vie de la petite criminelle à tête d'ange.

Dans un noir et blanc d'une grande beauté, les deux réalisateurs ont vraiment composé leur film. Leur héroïne, plutôt mutique mais pas seulement, les a conduit vers une espèce de "bressonnisme tempéré" et l'on sent dans la révolte qu'elle exprime, dans sa manière de défier la société tchèque, qu'ils ont vu "Pickpocket" et s'en revendiquent.

On sent aussi qu'ils ont été nourri par la belle école des années 1960 du cinéma tchécoslovaque. Au lieu de reconstituer l'époque avec force détails, ils l'ont rendu aussi elliptique que dans les films de Jiri Menzel ou dans les premiers Milos Forman. Ainsi, quand Olga, en salopette, est dans la file des travailleurs qui attendent leurs salaires, on retrouve l'ambiance chaplinesque qu'aimait la jeune garde du cinéma d'avant la normalisation de 1968.

Le communisme n'est pas explicitement dénoncé, mais décrit dans la banalité de son quotidien, avec le côté rafistolé de ses autos, le côté pauvret de ses bistrots et de ses restaurants, le côté vieillot de ses camions, comme celui à l'origine du drame.

Pas très causant, "Moi, Olga" de Tomas Weimar et Petr Kazda va à l'essentiel et la colère d'Olga s'exprime quand elle le doit par les mots ou par son visage d'une grande expressivité.

Porte-parole autoproclamé des "souffre-douleurs", elle fume cigarette sur cigarette, joue de son corps et avec lui, exprime sa fragilité en se tenant rarement à la verticale, mais plutôt à l'oblique.

Michalina Olszanska, avec sa coiffure vaguement à la Louise Brooks, sa peau très blanche et l'intensité perdue de son regard, illumine le personnage de la jeune meurtrière malheureuse. Elle est Olga et, du premier plan où elle est saisie au lit au plan final post pendaison, où elle est devenue un pantin désarticulé, elle quitte rarement l'écran et l'occupe en l'irradiant.

On ne l'oublie pas une fois qu'on a quitté ce film qui ne joue pas sur son sujet pour convaincre, mais qui convainc par le traitement subtil, distancié sans être froid, qu'il sait appliquer à ce sujet.

Pour une première œuvre, "Moi, Olga" de Tomas Weinreb et Petr Kazda est un coup de maître. On attend avec impatience le suivant ainsi que les prochains films de Michalina Olszanska.

 

Philippe Person         
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