Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Les poings dans les poches
Marco Bellochio  juillet 2016

Réalisé par Marco Bellochio. Italie. Drame. 1h45 (Pemière sortie 1966 - Sortie le 13 juillet 2016). Avec Lou Castel, Paola Pitagora, Marino Mase, Liliana Gerace, Luigi Troglio, Jeannie McNeill, Irene Agnelli et Gianni Schicchi.

L'année dernière, en évoquant "Sangue del mio Sangue", son dernier film, on avait déjà parlé de l'étonnante unité de l'oeuvre de Marco Bellocchio depuis son premier long-métrage, "Les poings dans les poches".

Aujourd'hui, avec la restauration de celui-ci dans une magnifique version qui redonne à son noir et blanc tout l'éclat de sa jeunesse, on en a la preuve flagrante.

Comme "Théorème" de Pier Paolo Pasolini, mais dans une atmosphère plus étouffante, celle d'une bourgeoisie provinciale encore marquée par ses racines paysannes, "Les Poings dans les poches" de Marco Bellochio opère à vif la destruction du modèle familial archaïque, teinté d'une religiosité catholique morbide..

Son héros a la beauté des faux innocents rongés par un feu intérieur alimenté par les braises d'une colère viscérale. Pas étonnant que le titre et le personnage aient quelque chose de rimbaldien.

Dans un milieu où le christianisme parvient encore à repousser toute explication freudienne, on se doute pourtant que son épilepsie, comme la débilité de son frère et l'étrange soumission de sa sœur, a à voir avec son rapport à une mère tyrannique dont la cécité n'a pas gommé l'emprise sur ses enfants.

Le climat est lourd dans cette grande bâtisse entre ville et campagne et l'on s'en vient à repenser à d'autres grands films de Bellocchio, comme "Le Sourire de ma mère", dans lequel le héros ne sortait pas plus indemne de son combat contre une mère, cette fois-ci réellement "sainte".

Rarement film n'aura suscité un climat aussi fort, aussi propice à toutes les figures manichéennes chrétiennes du "bien" contre le "mal".

Lou Castel, en Rimbaud dégénéré, voulant vivre autre chose que la soumission à une famille castratrice et devant, pour cela, passer par le meurtre réel ou fantasmé, est lumineux de noirceur.

Comme on connaît la suite des événements et qu'on l'aperçoit aujourd'hui au gré de projections en nounours autiste prisonnier de ce passé sublime que lui avait offert Marco Bellochio et Liliana Cavani, on mesure tout ce qui s'est passé "en vrai" depuis cinquante ans dans sa vie et dans celle des spectateurs de 1965.

C'est la force des grands films, non seulement de ne pas vieillir, mais de charrier déjà le futur dans ce qui semble pourtant l'exposition ultime d'un monde révolu. "Les Poings dans les poches" de Marco Bellochio, contemporain du "Désert rouge" d'Antonioni exprime peut-être plus de vérité que celui-ci sur ce que va être l'homme à venir de l'ère postindustriel.

Ici, il s'agit de savoir ce qui va advenir de l'Italien déchristianisé. "Les Poings dans les poches" est la première marche de cette interrogation.

Cinquante ans après, cinquante ans après tous ses meurtres qui inaugurent un nouveau paganisme, les choses se sont décantées, mais pas autant qu'on l'imaginait après mai 1968 et le triomphe en trompe-l'oeil du progressisme et du scientisme. Comme le laissait supposer "Sangue del mio sangue", les forces obscures et irrationnelles du passé, religion et mafia, sont toujours là.

Voir "Les Poings dans les poches" de Marco Bellocchio, c'est une entrée en matière dans l'oeuvre d'un très grand cinéaste, le revoir, c'est avoir toutes les clés pour comprendre cette grandeur.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 18 septembre 2022 : Nouvelle Vague

Qu'on aime ou pas Godard, il faut reconnaitre qu'il a apporté énormément au cinéma mondial et sa disparition signe à la fois la fin de quelque chose et peut être le départ d'une autre vague. Quoi qu'il en soit, il n'est pas seulement question de cinéma cette semaine, voici notre sélection :

Du côté de la musique :

"J'ai vécu les étoiles" de Andoni Iturrioz
"Ornette Under the Repetitive Skies 3" de Clément Janinet
"Alan Hovhaness : oeuvres pour piano" de François Mardirossian
"Live in Paris" de Fred Nardin Trio
"Show AC/DC" de Ladies Ballbreakers
"Luigi Concone" de Mavroudes Troullos & Rachel Talitman
quelques clips avec Moundrag, Ottis Coeur et Madam
"Souvenirs" de Pale Blue Eyes
"Life and life only" de The Heavy Heavy
et toujours :
"Seven ways to fake a perfect skin" dernier mix de la saison 3 de Listen In Bed
"Good news" de Ciao Lucifer
"Real to reel" de CVC
"Jazz migration #8" de Haléis, Ishkero, Mamie Jotax, Noé Clerc Trio
"Fantaisies" de Jean Samuel Bez & Jean Luc Therrien
"Pre pleasure" de Julia Jacklin
"Reset" de Panda Bear et Sonic Boom
"In the wild" de The Interrupters

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Jours de joie" au Théâtre national de l'Odéon
"Vania/Vania ou le démon de la destruction"au Théâtre de la Tempête
"L'invention de nos vies" au Théâtre Rive-Gauche
"Out of the blue" à l'Espace Cardin
"Corolian" au Théâtre de la Bastille
"Respire" à La Scala
les reprises :
"Les Forêts de Sibérie" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Les Muses" au Théâtre du Ranelagh
"Les Vengeurs - Le Flower Killer" au Théâtre de Nesle
"Matthieu Penchinat - Qui fuis-je ?" au Théâtre du Marais
et les spectacles à l'affiche

Expositions :

"Hyperréalisme - Ceci n'est mon corps" au Musée Maillol
'Miroir du monde - Chefs d'oeuvre du Cabinet d'art de Dresde" au Musée du Luxembourg
et les expositions à l'affiche

Cinéma :

en salle : "Coup de Théâtre" de Tom George
en streaming gratuit :
"L'autre côté de l'espoir" d'Aki Kaurismäki
"Taxi Téhéran" de Jafar Panahi
"Le silence de Lorna" de Luc et Jean-Pierre Dardenne
"Borga" de York-Fabian Raabe
et le cinéma indien en 5 films

Lecture avec :

"Combattre en dictacture" de Jean Luc Leleu
"Hideo Kojima, aux frontières du jeu" de Erwan Desbois
"Le cartographe des absences" de Mia Couto
"Le coeur ne cède pas" de Grégoire Bouillier
"Le tumulte" de Sélim Nassib
"Un profond sommeil" de Tiffany Quay Tyson
et toujours :
"Cocaïans" de Gauz'
"High energy rock'n'roll" de Jean Charles Desgroux
"Les enfants endormis" de Anthony Passeron
"Mon acrobate" de Cécile Pivot
"Poids plume" de Mick Kitson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 24 mars 2024 : Enfin le printemps !
- 17 mars 2024 : le programme de la semaine
- 10 mars 2024 : En attendant le printemps
- 03 mars 2024 : une giboulée de nouveautés
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=