Réalisé par Diastème. France. Comédie. 1h36 (Sortie le 13 juillet 2016). Avec Patrick Chesnais, Pascale Arbillot, Thierry Godard, Alma Jodorowsky, Luna Lou, Délia Espinat-Dief, Jérémie Laheurte et Lou Chauvain.
C’est l’été. Pour Laura (14 ans) et Joséphine (17 ans), les vacances vont se partager entre leur mère en juillet dans sa maison du sud, et leur père en août du côté de la Bretagne.
Après le fort et polémique "Un Français" qui poursuit une belle carrière internationale, Diastème - auteur, dramaturge et cinéaste - revient sur grand écran avec une comédie familiale qui navigue entre drôlerie et tendresse, dessinant encore une fois un beau portrait de son époque.
Avec sa délicatesse habituelle, l’auteur suit au plus près dans "Juillet Août", avec douceur et justesse, des personnages qu’il aime incontestablement : parents dépassés et enfants déboussolés.
Et comme toujours, le réalisateur qui a beaucoup travaillé comme metteur en scène de théâtre ("L’amour de l’art", "Une scène" pour ses dernières pièces) a le chic pour diriger ses acteurs. Et a su s’entourer d’un casting de choix.
Pascale Arbillot et Patrick Chesnais forment un couple à la différence d’âge certaine, un peu dépassé par la crise d’adolescence de la plus jeune et l’envie d’indépendance de la grande mais qui auront eux aussi une surprise à annoncer.
L’ainée Joséphine (divinement campée par Alma Jodorowsky) s’amourachera elle, d’un beau gosse sans cervelle, et aura besoin de toute l’écoute d’un père aimant (remarquable Thierry Godard) pour échapper à des ennuis certains. Et au milieu de tous ceux là, il y a "Pimpette" (Laura) interprétée par Luna Lou qui est la merveille de ce film.
Dotée d’une présence exceptionnelle, la jeune comédienne dont les yeux expriment tout le tourbillon d’émotion d’une ado de 14 ans est capable de passer en une fraction de seconde d’un état à un autre avec un naturel bluffant. Elle rayonne dans chacun des plans et rend «Juillet août» absolument extraordinaire comme à son époque, Charlotte Gainsbourg avait pu le faire avec "L’effrontée" de Claude Miller. Elle ira loin, c’est une évidence.
Loin de l’onirisme qu’on pouvait trouver dans son premier film "Le bruit des gens autour" (le plus beau film de fiction réalisé sur l’envers du décor du Festival d’Avignon) mais avec la même délicatesse, Diastème propose des intrigues parallèles et des scènes de comédie pure, toujours filmées avec sobriété et sans recherche d’effets, sinon ceux de retranscrire le maelstrom d’émotion qui traverse les attachants protagonistes de cette comédie estivale et familiale.
Car que ce soit pour ses romans, ses pièces ou ses films, Diastème possède la grande qualité de trouver toujours le ton juste (entre légèreté et mélancolie) pour évoquer les humains qui l’entourent.
Le film réunira donc toutes les générations d’aujourd’hui parce qu’il parle d’elles et qu’il les regarde vivre tout simplement. Avec sincérité et une bonne dose d’amour. |