Kaax aimerait nous fait croire que son second EP n'est qu'une bande son pensée pour des pérégrinations urbaines. Et si, en effet, une première écoute évoque un vocabulaire urbain, l'opus dissimule tout un arsenal sonique, dépassant largement son cadre premier.
Que ce soit dès l'ouverture ("Green") ou avec le trop bien nommé "Sexshop", Kaax aligne ses rythmes avec la patience d'un collectionneur. Et on aurait pu se satisfaire de cette expérience, mais en 2016, il n'est plus donné de douter de la force évocative de l'électro.
Du coup, le bonhomme prend à bras le corps sa mission de distillateur de rêve et révise ses constructions. Ici, il court-circuite lui-même le fil de ses productions, leur offrant des formes empiriques et fantasques. Là, il repense le fil d'Ariane d'un titre, instaurant un second départ, plus proche de la césure que de la bouffée d'air.
C'est riche, mais également monté avec une sensibilité et une finesse qui décrédibiliserait n'importe quel horloger suisse. Au passage, on imagine plus Kaax se réclamer des liens de parenté avec la scène d'outre-Manche (disons Erol Alkhan), qu'avec l'inévitable scène parisienne.
Parfois, le son s'improvise plus dense et un tantinet cérébral ("PathWay"), histoire ne pas offusquer les oreilles les plus aguerries, mais surtout afin d'assurer à ce Traffic Light un packaging sonore complet. Joueur, Traffic Light jongle entre le sérieux d'un mathématicien et la frivolité d'une soirée en club. De fait, Kaax s'improvise de véritables petites zones de non-droits, des paradoxes soniques dans lesquels il est seul le maître.
Drôle de visite guidée, mais le charme opère et dans cette ville imaginée, on vous encourage à vous perdre !
Et bien voilà c'est la rentrée. Heureusement c'est aussi la rentrée culturelle avec des tas de livres, de disques, de spectacles, de films et d'expos à découvrir. C'est parti pour le sommaire de la semaine.