De Gustav Holst à David Bowie, l'Univers aura appelé à lui plus d'un artiste, attirés par ses mondes inexplorés et ses promesses d'infini… C'est précisément de cette substance cosmique dont s'est nourri King Creosote pour composer les neuf titres de ce nouvel opus.

Astronaut meets Appleman s'ouvre ainsi sur le lancinant "You just Want", où de funestes choeurs monocordes se confrontent à l'élégance de la harpe et des violons. S'ensuit "Melin Wynt", vibrante épopée musicale, sublimée par le souffle lyrique d'une cornemuse des plus inspirée et bien décidée à vous envoyer sans plus attendre tutoyer les étoiles… Un vrai coup de coeur !

L'album enchaîne sur des titres plus conventionnels, qui flattent tout de même nos oreilles jusqu'ici conquises ("Wake up to this", "Faux Call", "Betelgeuse"), marqués par de jolis arrangements de cordes et ponctués par la touchante fragilité vocale de Kenny Anderson. Puis arrive "Love Life", son refrain un peu trop facile, et "Peter Rabbit Tea", où une voix enfantine s'entête à déclamer les trois mêmes mots sur fond de violons et d'harpe… On est plongé malgré nous dans le creux de la vague...

Mais c'est pour mieux refaire "Surface" sur l'avant-dernier titre de l'album où la cornemuse entonnera un chant du cygne salvateur, le temps d'une longue respiration de la section rythmique. Le touchant "Rules of Engagement", ornementé d'une harpe délicate, clôture avec grande classe cette aventure passionnante dont vous ne reviendrez assurément pas indemne.

Au final, on se retrouve face à un album empreint d'une grande sensibilité s'autorisant même, parfois, à nous procurer quelques frissons. Alors certes, on aurait peut-être aimé une prise de risque plus prononcée sur certains titres pour casser leur côté répétitif, mais ça serait bouder le réel plaisir d'évasion que nous procure l'écoute de ce dernier King Creosote !