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Rafi Pitts  septembre 2016

Réalisé par Rafi Pitts. Allemagne/France/Mexique. Drame. 1h57 (Sortie le 21 septembre 2016). Avec Johnny Ortiz, Rory Cochrane, Aml Ameen, Darrell Britt-Gibson, Ian Casselberry, Rosa Isela Frausto, Thomas Khleo Thomas et Alex Frost.

Il y a cinq ans sortait un film iranien très singulier, "The Hunter", qui ne ressemblait en rien aux œuvres post-bressoniennes de Kiarostami ou de Panahi.

Son réalisateur, Rafi Pitts, n'était pas vraiment préoccupé par l'Iran des Mollahs et n'avait pas pour objectif premier de décrire l'état de son pays. Son personnage, sorte d'adepte moderne de la théorie de l'acte gratuit, se débattait dans la même crise existentielle que le héros de "L'Étranger"de Camus.

En tournant "Soy Nero" aux États-Unis, Rafi Pitts affirme encore davantage l'universalité de son cinéma. Ce que vit son personnage dépasse le récit circonstancié d'un migrant hispanique cherchant sa place aux États-Unis. En tentant de réaliser son rêve premier, celui de devenir américain, cet homme tout simple et tout seul découvre peu à peu l'absurdité de l'existence humaine.

"Soy Nero"de Rafi Pitts est donc à la fois un récit critique sur le sempiternel miroir aux alouettes qu'est le rêve américain et l'affirmation d'un "moi"(le "soy"du titre) par quelqu'un qui n'a jamais entendu parler de Pascal et de Descartes.

Clandestin né en Californie où il a grandi, Nero a fini par être reconduit au Mexique. Réussissant à revenir aux États-Unis, il n'a plus qu'une obsession s'y maintenir et, pour cela, il va lui falloir passer par la case "Guerre", seul moyen d'obtenir son sésame : la nationalité américaine.

Moins pur cinématographiquement que "The Hunter", "Soy Nero"patine un peu quand le jeune homme se retrouve, un peu comme le cinéaste, dans l'illusion hollywoodienne. En allant rejoindre son cousin qui habite une somptueuse villa, il vit littéralement ses fantasmes d'immigré. Si l'on devine très vite la vérité des choses et si l'on n'ignore pas, bien sûr, qu'il va s'agir là de l'envers de ce qu'il va vivre en Irak, on regrettera le côté appuyé de sa démonstration.

Il n'en sera pas de même pour la dernière partie du film, celle qui fournira au spectateur une bonne heure de guerre "moderne"et qui devrait permettre à "Soy Nero"de Rafi Pitts de marquer les esprits.

Car, en filmant la vie de quelques soldats étasuniens isolés dans un poste avancé, Pitts met ses pas dans ceux des plus grands cinéastes guerriers. Avec l'ironie mi cruelle mi apitoyée d'un Samuel Fuller, avec guère plus de moyens que Robert Aldrich quand il tournait "Attack !", Rafi Pitts filme son escouade de bras cassés confrontée aux dangers du désert. On n'oubliera pas ce "Neil Armstrong"démineur, pas plus que la banalité consternante de ces combats où la mort est toujours au rendez-vous.

Homme seul, homme de trop, survivant désespérément solitaire, "Nero"n'est pas loin d'être "Nemo". et il est celui qui perpétuellement questionne. Ainsi, il interroge ses compagnons d'infortune, des Noirs et même des Arabes, pour savoir ce qui les a poussés, eux vrais citoyens américains munis du précieux document qu'il convoite, à participer à ces guerres inutiles et imbéciles.

Au générique final, "Soy Nemo"de Rafi Pitts se fait accusateur. Le film est, en effet, dédié à tous ceux qui, comme Nero, combattaient pour obtenir la "Green Card Soldier "et qu'on a, une fois leur temps passé en Irak ou ailleurs, reconduits à la frontière...

Eh oui, il n'y a pas que des soldats Ryan dans l'armée américaine et l'on n'oubliera pas ce Nero, joué magnifiquement par Johnny Ortiz dans ce film nécessaire d'un réalisateur étonnant et détonant.

 

Philippe Person         
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# 3 janvier 2021 : Tous nos voeux de santé et d'année moins pire que l'autre

Et voilà, une année de plus en moins. Ce n'est pas pour autant que tous les problèmes restent à la porte. Aussi à défaut d'espérer une année merveilleuse, nous vous souhaitons au moins qu'elle soit la moins pire et la plus belle possible. Nous continuerons de vous apporter nos petites suggestions culturelles qui espérons-le sauront vous divertir un peu ! Merci de votre fidélité ! C'est parti pour un tour

Du côté de la musique :

"Le cas très inquiétant de ton cri" de MelmACHello
"Douze oiseaux dans la forêt de pylônes électriques" de Nicolas Jules
"L'allégresse" de DaYTona, la 200ème chronique de CycoLys
"Across the universe" Saison 2, Mix 7, encore un beau mix de Listen In Bed
"Hiver(s)" de Matthias Billard

et toujours :
retrouvez le replay du concert du Garçon Rêvé ainsi que l'interview donnée sur la TV de Froggy's Delight cet été
"Animal triste" de Animal Triste
"La tombe de Jim" de Chevalrex
"Douce folie" de Comme John
"Rocks" de KIM
"Vari-colored songs : A tribute to Langston Hughes" de Leyla McCalla
"Just Like Christmas" la playlist spéciale Noël de Listen In Bed
"January 12th" de Matthew Tavares & Leland Whitty

Au théâtre au salon :

avec les captations vidéo de :
"Vêtir ceux qui sont nus" de Luigi Pirandello
"Einstein on the Beach" de Philip Glass
"Le marchand de Venise" de Shakespeare
"La Fuite" de Ciro Cesarano et Fabio Gorgolini
"La Loi des prodiges" de et par François de Brauer
"Tutu" par la Compagnie Chicos Mambo
"Amaluna" par le Cirque du Soleil

Expositions :

en virtuel :
"Cindy Sherman à la Fondation" à la Fondation Vuitton
"Hammershøi, le maître de la peinture danoise" au Musée Jacquemart-André
"Bacon en toutes lettres" au Centre Pompidou
"David Hockey - Ma Normandie" à la Galerie Lelong
"Picasso Baigneuses et baigneurs" au Musée des Beaux-Arts de Lyon
"Art Basel 2019 à Miami Beach"

Cinéma :

at home :
"Caprice" d'Emanuel Mouret
"Les Beaux jours" de Marion Vernoux
"Le Beau Monde" de Julie Lopes Curval
"Au loin s'en vont les nuages" d'Aki Kaurismaki
"Doris" de Albert Jan van Rees
"La femme est l'avenir de l'homme" de Hong Sang-soo

Lecture avec :

"59 rue des Archives" de Bruno Guermonprez, David Koperhant & Rebecca Zissmann
"Oeuvres complètes III" de Roberto Bolano
"Vox populi" de Thomas Harnois

Du côté des jeux vidéos :

Les jeux de l'année selon Boris Mirroir de Doom à Minoria !
"DevilZ, Survival" sur PC

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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