Autant le dire de suite : j'ai le trac. Voici mon premier article au sein de l'équipe Froggy. Un retour, après de longs détours, à mes premières amours : les musiques. Il faudra donc doublement excuser les probables maladresses et méconnaissances dues à cette renaissance. Je renais en terre connue : le rock avec Get Gone des Seratones.
C'est d'ailleurs curieux que cela reparte avec du rock, je pensais que le genre était fini, récupéré sans vergogne par des vendeurs de soupes, tous plus cyniques les uns que les autres. Et puis, en cherchant un premier album à chroniquer, je suis tombé sur celui-ci.
Et j'ai été projeté dans les caves aménagées en discothèques de mon adolescence, j'ai eu le goût sans pareil de la bibine à deux sous, la moiteur de l'atmosphère et les spots en rythme avec la zique. Oui, il faudra vous y faire, je vous parle en général de temps que les moins de trente ans n'ont guère de chance de connaître.
Les Seratones est un tout jeune groupe de Lousiane, emmené par A. J. Haynes, chanteuse exubérante, débordant d'énergie, à la voix affirmée et show woman par nature. Le rock est avant tout intemporel. Bien sûr, nous n'avons pas là des Cochran, Lewis ou autres Berry, mais le principe est le même : aller droit au but, sans complication ou circonvolution (vous n'êtes pas obligés de me croire, mais je l'ai écrit du premier coup) inutiles. A l'émotion. A la sincérité.
On sent les gamins nourris à de multiples sources. A de multiples sous-genres. Des rifs grunges jusqu'au syncopé d'un Tom Verlaine au temps de Television. C'est un condensé de ces 40 dernières années, le tout dans un écrin de modernité. Le son et la production collent parfaitement au reste : guitare légérement en retrait, un petit quelque chose de "grailleux" et aucune fioriture.
Les Seratones rodent leurs morceaux sur la route et ils sont inlassablement sur les routes. Cela se sent : une cohésion hors du commun établi tout autant par les multiples répets que par la vie de groupe. Une certitude se dégage : on entendra encore parler du quatuor et sans doute pendant de longues années.
Le pire dans tout cela, c'est que l'ensemble est perfectible. De la chanteuse dynamique et facétieuse qui peut sans doute mener sa voix bien plus loin au guitariste solo qui gagnera en vitesse et âme en passant par la rythmique qui manque un peu de présence (à mon goût). Le son peut se peaufiner et il faudra bien sortir des morceaux qui ne sortent plus de la tête. Des mélodies qui se sifflent partout en attendant le bus pour aller bosser ou sur son balcon à cloper dans le petit matin.
Car c'est mon seul petit regret : si j'ai grand plaisir à les écouter en boucle sur ma chaîne, je ne retiens pas les morceaux, les mélodies ne s'entêtent pas. Je suis obligé de siffloter autre chose au petit matin. Ce qui me rend la clope nostalgique. Pas grave puisque j'arrête la clope. Demain.
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