Comment savoir si on vient de vivre un grand moment musical, qui restera impregné longtemps dans le cerveau. Quand à l'écoute de l'album peu après le concert, les poils des bras se hérissent et qu'un frisson terrifiant vous descend le long de la colonne vertêbrale.
Trois jours, il m'a fallut trois jours pour oser reposer Panopticon sur ma platine. Dés les 1er secondes, c'était parti, Isis me collait la chair de poule (mais celle là croyez moi: qu'est-ce-qu'elle est agréable !).
Alors que d'autres étaient scotchés à leur téléviseur pour la grande messe du Oui-Non, la Loco semblait prête à exploser sous la pression de l'énorme masse de personnes qui s'était entassée dedans. Il faut dire que les occasions de voir un groupe comme Isis en France sont assez rares pour ne pas être manquées.
Avant les génies du hardcore ambiant, on avait le droit à deux mises en bouche:
Tout d'abord Dalek. Le collectf rap laisse d'abord un ami, OODD, rapper seul pendant 20min sur du hip-hop aux beats électros. Un bon flow, mais un peu trop de revendications du genre "hey mother fucker, I'm OODD from the Bronx, hey...".
Puis la passation de mic avec Dalek s'opère, pour le plus grand plaisir de public (beaucoup de gens étaient venus spécialement pour eux). 2 dj's envoient des rythmes sur lesquels rape un énorme type. La basse était écrasante et les morceaux un peu trop longs et plutôt chiants au final.
L'envie pressante de voir Isis, et le temps que resta Dalek sur scène (1h en tout avec la participation de ce mother fucking guy d'OODD) m'ont certainement rendu beaucoup moins patient. Bref, passons.
Jesu, ou la nouvelle sensation de rock ambiancé lourd et dépressif, doit maintenant jouer. Probléme, après le 1er morceau (fort bien d'ailleurs), le groupe s'arrête pendant 10 minutes suite à un problème technique du guitariste Justin Broadrick (leader de feu Godflesh).
Pour la petite histoire, Jesu était le dernier morceau du dernier album de Godflesh (une manière de boucler la boucle?). Après 10 bonnes minutes , le trio nous replonge dans son univers (celui de Broadrick) pour 2 titres longs et rythmiquement entêtants. Et là, c'est le drame.
La guitare ne semble pas vouloir être docile ce soir, et le groupe doit capituler après seulement 3 morceaux. Fichtre, diantre, morbleu dirait mon bisaïeul. Les plus déçus compteront les jours les séparant de la prestation du groupe au Fury Fest (24,25,26 juin).
22h00, la Loco toute entière retient son souffle. Les rideaux s'ouvrent : Isis est bien là.
D'entrée de jeu ils attaquent avec le morceau d'ouverture de Panopticon. Le son est très bon. Aaron Turner s'époumone aussi bien que sur disque sur les rares phases où il a à le faire. Le boss de label Hydrahead (Jesu, Knut, Converge...) est impressionnant de prestance et de puissance. Il gesticule dans tous les sens et malmène sa guitare.
Les autres menbres assurent bien aussi le show. Le batteur est remarquablement carré (impeccable de bout en bout). Le clavier (qui se trouve être le mec à côté de qui j'étais pendant le set de Dalek et à qui j'aurais bien dit de se couper les cheveux) passe du clavier à une 3ème guitare. Ils enchaînent avec le second morceau de Panopticon avant une petite visite sur les terres d'"Oceanic".
Le monstrueux 1er titre de Celestial est lâché en pâture à une foule conquise et studieuse. Le charme opère, Isis en live c'est quelque chose!! Les sensations ressenties sur album sont décuplées pour atteindre un niveau de perfection difficilement égalable. Seul Neurosis (dont Isis est quand même le fils spirituel rappelons-le) semble en mesure d'être aussi intense sur scène.
Très peu de communication avec le public, mais au fond, on s'en fout? L'intéraction n'en est que plus grande. Isis nous offre même un rappel (tiens c'est bizarre, je pensais qu'ils étaient américains...). 1h15 de show et Isis repart emportant avec lui un peu de nous...ou alors est-ce l'inverse...
A la sortie, les réactions sont unanimes. La France a dit non, mais qu'on soit partisan du oui ou pas, ce dimanche 29 mai restera dans les mémoires comme un grand jour.
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