Réalisé par Eric Bu. France. Comédie dramatique. 44 minutes (Sortie le 12 octobre 2016). Avec Camille Bardery, Anne-Jacqueline Bousch, Muriel Gaudin, Leopoldine Serre, Fabrice Lebert et Eric Demey.
Ce très moyen métrage, qui sortira en salle accompagné d'un court, réussit l'exploit de restituer en 44 minutes chrono l'ambiance nonchalente d'" Oblomov" d'Ivan Gontcharov, gros roman donnant souvent lieu à des adaptations assez longues au théâtre.
"L'Homme flottant" d'Eric Bu, qui se passe principalement dans une belle villa - avec piscine - du Sud de la France n'en est pas moins pour autant un authentique film "russe".
Déjà, les héros portent des noms tchekhoviens, à commencer par Anton, l'Homme flottant qui a tout d'Oblomov. Même les animaux ont des prénoms qui fleurent bon la Russie, comme Olga (le Yorkshire) ou Gontcharov (le chat tigré). Et puis, Sophia lit "Les nuits blanches" de Dostoïevski à son paresseux compagnon, la plupart du temps allongé sur un matelas gonflable dans sa piscine d'un bleu limpide.
44 minutes, cela paraît court pour que le courant de la grande littérature russe fin 19ème siècle passe sur l'écran. C'est pourtant le pari tenu par Éric Bu. Menant une troupe d'acteurs rompus à l'exercice gontcharovien, il donne une version colorée et bienveillante d'Oblomov.
Plus que des péripéties, ce sont des micro-faits qui peuplent "L'Homme flottant" d'Éric Bu. On s'extasiera, entre autres, sur une ratatouille, on cherchera en vain Olga, le Yorkshire fugueur, on jettera un portable dans la si emblématique piscine.
Peut-on parler plus longuement d'un film court ? Peut-être pas, mais on peut ajouter qu'Eric Bu a bien fait de ne pas chercher à étirer le temps de fainéantise de son personnage principal.
Ici, la distance estivale trouvée est la meilleure possible et le charme opère d'autant plus que le réalisateur a la bonne idée de prendre un dernier chemin de traverse en filmant Léopoldine Serre en train de d’interpréter à la guitare une jolie et bienvenue chanson.
"L'homme flottant" d'Eric Bu se consomme donc comme un petit apéritif cinématographique plein de promesses.Eric Bu et son actrice principale, Camille Bardery, également co-scénariste avec lui et Vincent Almendros, ne devraient pas en rester là. |