Un nouvel opus entre les mains en totale découverte. Mise sur la platine, le casque vissé sur les oreilles, histoire de se laisser porter dans un univers, on ferme les yeux, le bouton play est pressé et c'est parti !

La première surprise est le rythme qui ne nous laisse pas à la porte et nous entraîne aussitôt vers la seconde surprise : les paroles sont en français, distinctes et non murmurées ou vaguement prononcées. On se retourne, vérifie la pochette mais il est trop tard, l’envoûtement est effectif. La voix suave et langoureuse scande des textes sur des mélopées rythmées. Les textes sont écrits avec minutie faisant apparaître au détour d'un titre le nom de Dalida, tel un discret challenge.

Autant les propos nous entraînent dans des tracas de la vie quotidienne telle l'attente ("Premier instant"), les doutes, les illusions perdues de la jeunesse, les regrets ("La flamme"), le quotidien ("Petits gestes"). Le travail vocal quant à lui nous entraîne volontairement ou pas vers le chanteur Christophe via le titre "La flamme" avec des envolées vers les aigus dans les refrains qui n'apportent rien, processus que l'on retrouvera sur le titre qui clôt l'album, tandis que le travail vocal de "Onomatopées" nous fait immédiatement penser à Björk (pour son album organique) et Camille, avec un refrain très agréable (que l'on se surprend à essayer de reprendre pour voir si nous n'avons pas de problème de prononciation).

Les titres de la galette s’enchaînent alternant singles potentiels autour de rythmes-mélodies et paroles aisées à retenir qui se croisent avec d’autres moins rapides, avec des textes qui racontent une histoire ou suivent un thème. Alors que plusieurs plages restent en tête aisément ("Fantôme" notamment), les trois derniers titres sont plus lents et tristes à se demander s’ils ne viennent pas d’autres sessions.

En bref, une chanteuse à découvrir avec un minimum d’ouverture d’esprit ou au moins une curiosité qui ne pourra que vous surprendre positivement. A noter que ce n’est pas le premier album de la chanteuse, l’autre de 2013 était exclusivement écrit en anglais (enfin certains titres contenaient des paroles françaises).