Comme à mon habitude, je choisis de chroniquer un disque que je ne connais pas d’une artiste dont j’ignore tout. Comme ça, sur un coup de tête, sur un coup de cœur. Je me retrouve donc avec la lourde tâche de vous présenter quelqu’un que je ne connais pas.

J’ai donc été faire un tour sur sa biographie officielle pour trouver qu’elle est canadienne, a commencé sa carrière comme sound-designer et compositrice de musique à l’image (multimédia, films, danse…), est multi-instrumentiste, est la moitié du duo Date Palms (je vais fouiller pour voir ce que c’est), est instrumentiste dans le duo Myrmyr (je vais aussi fouiller), possède une solide formation musicale, a exposé des installations photos et vidéos… Bref, comment se fait-il que je ne la connaisse pas ?

Las de chercher des infos, je fais ce que je fais toujours dans ces moments : j’écoute.

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Sur une base synthétique, sur des nappes évoluant lentement, Marielle V Jakobsons vient poser des cordes, claviers, flûtes, et sa voix. Bien sûr, dit comme ça, on peut avoir une impression de déjà-vu. Si j’ajoute qu’il en ressort une sensation de calme très relaxante, vous allez vite me répondre qu’il y a la même aux bornes d’écoute de Nature & Découverte. Comment vous expliquer que ce n’est pas pareil ? De son expérience à l’image, la canadienne titre une musique très… imagée. Ok, je m’enfonce.

D’abord, ce n’est pas si relaxant que ça et la frontière entre le calme et l’angoisse peut être très mince. Les ambiances riches et complexes de ce disque sont le résultat d’un empilement savant de couches qui viennent s’ajouter comme autant de voix racontant chacune sa propre histoire pour donner naissance à une nouvelle histoire commune. Nul besoin de mots. Les rythmes, les textures, les notes et les accords suffisent. Eloge d’une lenteur assumée portée par des basses parfois profondes, parfois groove, Star Core semble vouloir nous entraîner au fond de nous même pour mieux voir dehors.

C’est peut-être là la force de Marielle V Jakobson : ne pas se voir comme une musicienne, mais comme une artiste. Ne pas considérer sa musique comme une fin, mais comme un moyen. On a d’ailleurs la sensation de n’entendre qu’une facette de son travail et l’envie d’en voir plus nous prend vite. Le passage par le clip permettra de combler en partie ce manque :

[] Stop

Sorti chez Thrill Jockey, ce nouvel album (je n’arrive pas à savoir de façon certaine si c’est le deuxième ou le troisième en solo) transporte, évoque et bouscule aussi pour peu qu’on tende bien l’oreille. Prenez le temps de vous laisser conquérir par le charme et l’élégance de Star Core.