Spectacle musical conçu et interprété par Carolina accompagnée par le musicien Manolo dans une mise en scène de Rémi Cotta.
Chevelure platine, frange rouge, immenses yeux bleus, stilettos vertigineux, robe à paillettes des seventies incertaines, éventail et pointe d'accent espagnol, Carolina n'est pas une inconnue mais la meneuse internationale de revues télévisuelles au léger accent ibérique qui, depuis 2010, reçoit le tout Paris culturel dans son "Carolina Show".
Avec "Naissance d'une étoile", elle investit seule la scène, simplement accompagnée du musicien Manolo, pour dispenser un spectacle musical autofictionnel qui raconte en chansons sa vie et ses amours de diva au tempérament de feu qui se brûle souvent les ailes mais qui, d'un bref revers d'éventail, twiste l'écueil du mélo.
A l'instar de son look, son répertoire s'avère singulier car placé sous le signe de l'éclectisme et navigant au gré des bouffées mnésiques qui l'assaillent et dont elle jugule le débordement par l'humour et l'autodérision.
Ainsi la play-list, qui constitue son "jukebox d’émotions", comporte essentiellement des standards revisités voire détournés, de Colette Renard, avec une version "Viva España" des "Nuits d'une demoiselle" au tube disco "You're the one that I want" décliné en bossa nova, en passant par le sobre "Téléphone-moi" de Nicole Croisille, le torride "Que je t'aime" de Johnny Hallyday ou l'hératique "Voyage" de Desireless qui, en l'occurrence, rime avec "Dégage".
Carolina est également muse puisqu'elle inspire auteurs et compositeurs qui l'habillent sur mesure. Christian Faviez signe les paroles de deux opus qui font le grand écart stylistique, le subtil "Silence" et une chanson d'anthologie "'Amor y Tortilla", dans lequel elle livre sa recette très personnelle et "muy caliente" de la tortilla, mis en musique respectivement par Roland Romanelli et François Zabelski qui signe également les arrangements des reprises.
Avec pour tout décor un pendrillon en forme de chale gitan et le bel habillage lumineux de Thierry Manciet, la mise en scène percutante de Rémi Cotta et hybridant one-woman-show et récital théâtralisé, le spectacle est mené de main de maître(sse) par Carolina.
Femme plus que femme parce que personnage et avatar, elle chante, avec une passion frondeuse et cette voix parfois rauque des chanteuses de cabaret interlope, l'amour dans tous ses états. Et le public ne s'y trompe pas. |