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puce La Résistible ascension d'Arturo Ui
Théâtre Les Gémeaux  (Sceaux)  novembre 2016

Tragi-comédie de Bertolt Brecht, mise en scène de Dominique Pitoiset, avec Philippe Torreton, Daniel Martin, Pierre-Alain Chapuis, Hervé Briaux, Nadia Fabrizio, Patrice Bornand, Gilles Fisseau, Adrien Cauchetier, Jean-François Lapalus et Martine Vandeville.

Dominique Pitoiset procède de manière inattendue à partir d'une nouvelle traduction signée Daniel Loayza, à une adaptation de "La Résistible ascension d'Arturo Ui", dans laquelle Bertold Brecht procéde à une transposition socio-spatio-temporelle de l'ascension politique de Adolf Hitler intervenue dans les années 1920-1930 dans un des mondes du crime organisé de l'Amérique des années 1940, celui des gangs italo-américains.

En effet, il la recontextualise dans l'Allemagne pré-nazie - si Arturo Ui conserve son patronyme transalpin, l'identité des autres personnages rebaptisés Göri, Gobbel, Rom ou Dollfuss ne prête pas à confusion - mais de manière paradoxale avec pour protagonistes des "men in black" et un président à la figure mitterrandienne, avec manteau et feutre noirs et écharpe roue, et des insignes patriotiques français, le buste de Marianne ceint d'une écharpe et d'une cocarde tricolore et le drapeau français en toile de fond du discours d'épilogue.

Au demeurant, le paradoxe court en filigrane dans sa partition qui respecte tant l'esprit que le genre, celui de la tragi-comédie satirique instillée de farce et de bouffonnerie, de l'oeuvre originale, et se déroule à la manière du tracé avec pleins et déliés de l'écriture manuscrite d'antan qui en révèle l'acuité politique que d'aucuns qualifient d'effets appuyés et d'amalgames notamment par la mise en résonance analogique d'images d'archives.

Quidam médiocre, petit chef de bande marginalisé, Arturo Ui a décidé de jouer dans la cour des plus grands avec, dans sa manche, la carte de la dictature, non seulement en se servant de la violence et du meurtre pour racketter les acteurs économiques mais du chantage pour museler les politiques corrompus, tautologie tant il n'est guère possible de faire la politique en gardant les mains propres, du désarroi plébéien face à la crise économique et de la peur de la mort commune à tous les individus.

Son histoire commence par une déclaration autosatisfactionnelle de réussite fondée sur la foi, celle-ci doit être entendue non au plan religieux, car l'homme est sans foi ni loi, mais comme une confiance absolue en lui-même synonyme d'une détermination implacable soutenue par l'usage de tous les moyens pour parvenir à ses fins et sa réussite tient essentiellement à l'absence de toute force de résistance.

Car il ne dispose pas du pouvoir de séduction d'un leader charismatique ni des stratégies de manipulation des masses mais il agit tout aussi efficacement de manière purement criminelle ce qui entraîne davantage la sidération que l'adhésion de ceux qui se rallieront à sa "cause".

Et elle s'achève par la consécration politique avec pour épilogue un discours muet, qui évoque le spectacle "Speak !" de Sanja Mitrovic sur l'instrumentalisation de la communication politique, dont il ne reste que la pantomime de l'orateur, et la devise républicaine corrompue en "Autorité, Inégalité, Identité".

L'acuité politique de la mise en scène de Dominique Pitoiset, édifiante par sa radicalité parfois dérangeante, est soutenue par trois éléments parfaitement maîtrisés.

D'une part, une scénographie appropriée au cynisme du climax avec une salle de réunion high tech avec plante verte et fontaine à eau banalement standard si n'était le fond de scène tapissé d'écrans et de casiers faisant office de funérarium, de crématorium, de frigo-bar et d'étagères à bouquets de fleurs qui hybride le mur de moniteurs de "Kings of War" de Ivo van Hove et le mémorial boltanskien de "Les Bienveillantes" de Guy Cassiers.

D'autre part, des ruptures de ton qui créent des bulles de distanciation comique et des morceaux d'anthologie parodique, telle celle du duo lascif sur le rythme de la chanson "Besame mucho", remake de la scène-culte de "La carioca" interprétée par Alain Chabat et Gérard Darmon dans le film "La Cité de la peur".

Enfin, et surtout, pour ce spectacle composé de tableaux scandés par les strophes de la chanson "Ich will" du groupe electro-metal allemand Rammstein, une direction au cordeau de comédiens aguerris.

Dont Hervé Briaux, le président, et Pierre-Alain Chapuis, Daniel Martin et Patrice Bornand, les seconds couteaux, qui forment, avec Nadia Fabrizio, Martine Vandeville, Gilles Fisseau, Adrien Cauchetier et Jean-François Lapalus, une troupe émérite autour de Philippe Torreton.

Dans le rôle-titre, Philippe Torreton s'avère magistral. Ne cédant jamais au numéro d'acteur, manifestement au sommet de son art, il navigue avec une éloquence sensible entre la monstruosité des faibles, le cynisme absolu, la fureur caractérielle, la mégalomanie du politique matois et la bonhommie populiste.

 

MM         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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