Réalisé par Nadav Lapid. Israel. Drame. 40 minutes. (Sortie le 7 décembre 2016). Avec Ohad Knoller, Naama Preis, Dan Shapira Jacob Daniel, Alina Levy et Avi Shnaidman.

Nadav Lapid, cinéaste israélien inspiré, dont a pu apprécier "Le Policier" et surtout "L'Institutrice", a compris qu'il valait mieux 40 minutes de cinéma inspirées qu'une heure et demie étirée et pleine de redites.

Il a donc choisi un format court pour s'adonner à un exercice de virtuosité cinématographique autour du rite du mariage.

Ohad Knoller joue donc un photographe de mariage rompu à la chose puisqu'il a en déjà filmé plus de 700. Deus es machina à la camescope, il a commencé par un film raté où il n'avait filmé que les pieds et les sols carrelés, donnant ainsi des images quasi expérimentales. Peu à peu, ses ambitions se sont réduites et le voilà racontant son "métier".

Entre la sociologie et l'anecdote, la répétition incessante des mêmes plans, il s'est inventé en "metteur en scène" des couples qu'il filme courant sur des plages, s'embrassant dans des lieux historiques.

Il leur souffle des dialogues convenus d'hommes et de femmes se promettant un amour éternel. Mais la lassitude aidant, le filmeur ne fait plus vraiment la part des choses entre fantasme et réalité..

En 700 mariages, il en aura vu de toutes les couleurs, à l'aune des paradoxes de la société israélienne. Qu'une mariée s'abandonne pendant que son bellâtre de fiancé poireaute ailleurs, cela n'est dès lors pas impossible. Pas plus qu'est irréel d'occire la future mariée qui va dire non et ne sait comment se tirer de cette affreuse situation.

Après une journée bien remplie, le photographe blasé, magnifiquement interprété par Ohad Knoller, pourra regagner ses pénates et convoler avec... Chut ! C'est la chute finale et une sacrée surprise !

"Journal d'un photographe de mariage" de Nadav Lapid est un joli moment de cinéma qui confirme le grand talent de son réalisateur qu'on attend de nouveau avec un sujet plus consistant, même s'il prouve ici qu'il peut aussi exceller dans la pure fantaisie.