Réalisé par Etienne Labroue. France. Comédie. 1h22 (Sortie le 28 décembre 2016). Avec Aurélia Petit Aurélia Petit, Olivier Broche, Délia Espinat-Dief, Cyprien Dugas, François Morel, Arsène Mosca, Bernard Montiel et Kamel Abdessadok.
C'est une bonne idée de faire coïncider la sortie de "L''Élan" d'Etienne Labroue avec les fêtes.Car qu'un film pareil puisse exister tient du miracle du Noël...
Il faut imaginer, en effet, un monde dans lequel Pee-Wee paraîtrait dans la norme, un univers dans lequel Dumb and Dumber sembleraient doter de tous leur bons sens, pour commencer à appréhender cet objet filmique venu d'ailleurs... Comme l'Élan, justement.
On tirera un grand coup de chapeau à Etienne Labroue et à son scénariste Marc Bruckert - on n'est jamais trop de deux pour écrire "L'Elan" - qui ont eu l'idée saugrenue de cette œuvre à la gloire du cervidé canadien. Pire encore, il faut les féliciter d'avoir su aller jusqu'au bout d'un projet aussi aberrant et surtout d'avoir convaincu des inconscients d'y mettre des centaines de milliers d'euros.
L'irruption d'un élan dans une famille française, ou plus exactement dans une famille francophone d'un univers parallèle où la crétinerie dépasserait celle mesurable au pays des droits de l'homme, n'engendre pas la mélancolie.
Il faudra, néanmoins, consulter rapidement si l'on sort "mort de rire" de ce monument à la gloire du troisième degré, certains diraient même du douze degré cinquante.
Evidemment, pour que la mayonnaise élanaise prenne, Labroue et Bruckert, disciples de frères Farrelly ou du premier Tim Burton, celui qui n'avait pas encore la couverture des Cahiers du Cinéma, ont récupéré d'anciens Deschiens.
François Morel et Olivier Broche sont donc à l'aise dans ce joli film coloré dont le personnage principal un quadrupède qui se tient sur ses deux jambes, mesure ses deux mètres et à la tête en peluche d'élan. Et les deux compères de la famille Deschamps peuvent aussi avoir la générosité d'accueillir parmi eux, outre l'excellente Aurélia Petit, un certain Bernard Montiel.
Les générations futures, et peut-être déjà les actuelles, se demanderont qui étaient ce "Bernard Montiel" qui joue Bernard Montiel dans "L'Elan" d'Etienne Labroue. En tout cas, on peut lui reprocher beaucoup de choses, pas celle de jouer à la perfection Bernard Montiel. Pas la peine, dès lors, de s'attarder dans ce petit îlot de tendre idiotie où les cartes du bon et du mauvais goût sont largement rebattues.
On conseillera aux curieux, en priorité à ceux qui auront abusé de la dive bouteille en ces temps festifs, d'aller rendre visite à tout ce barnum filmique qui sent son film culte. Le mot est lâché et on n'a pas l'habitude, ici, d'en abuser.
"L'Elan" d'Etienne Labroue est un film à voir avant tous les autres, parce qu'on n'est pas sûr qu'on le reverra, ou, au contraire, pour être parmi les premiers à communier à ce qui sera plus tard une référence absolue... |