Seul en scène co-écrit par Mikael Chirinian et Oceanerosemarie, interprété par Mikael Chirinian dans une mise en scène de Anne Bouvier.
Après avoir porté l'histoire et les névroses des autres dans "Rapport sur moi" et "La liste de mes envies", Mikael Chirinian aborde les siennes en déclinant les thématiques de la psychopathologie familiale, de la quête identitaire et de la construction de soi dans "L'ombre de la baleine".
Toujours dans le registre du seul en scène, dans la partition autofictionnelle co-écrite avec la comédienne Océanerosemarie, qui n'est pas uniquement monologale car incluant récits, dialogues et inserts résultant d'une libre adaptation du roman "Moby Dick" de Herman Melville, l'officiant incarne tous les membres d'une maisonnée sous haute tension.
A savoir le père d'origine arménienne et la mère juive pied-noir qui portent le poids du passé de leurs origines, la soeur aînée psychotique tout aussi odieuse que douloureuse, et le fils dont le double métaphysique est matérialisé par une marionnette, un "mini-moi" réalisé par Francesca Testi.
Pour ne pas sombrer et surmonter le cataclysme qui secoue cette famille, ce dernier embarque pour un voyage intérieur initiatique et salvateur dont le mythe de Moby Dick constitue la métaphore.
Sous la direction de Anne Bouvier, comme pour ses précédents opus, Mikael Chirinian feuillette un(son) album de famille dont il livre une galerie de portraits tragi-comiques.
Avec maîtrise et sensibilité, il retrace un parcours cathartique qui s'ouvre sur la résilience et l'espérance se déployant dans superbe pop-up réalisé par Natacha Markoff signataire d'une scénographie dont la judicieuse sobriété intègre une dimension tant poétique que fantastique.
La composition musicale de Paul-Antoine Durant et la création lumières de Denis Koransky contribuent à la pluralité d'approches de ce spectacle et donc à une audience tout public. |