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Erik Arnaud - Orso Jesenska - Matthieu Malon - Fontaine Wallace  (Petit Bain, Paris)  dimanche 29 janvier 2017

Une drôle de soirée. Une soirée de fête et une soirée un peu triste. Une soirée pleine de nostalgie et une soirée pleine de promesses. Mais surtout une vraie bonne soirée et c’est tout ce qu’il en restera, et c’est ça le plus important. Avant tout reprenons du début…

Le vingt-neuf janvier deux mille dix sept, un dimanche… Non mais qui va voir des concerts le dimanche soir ? Justement, c’est un peu punk, les concerts le dimanche soir… Ni dieu, ni maître, ni télé, ni primaires citoyennes, ni finale de handball… Mais juste des gens qui se déplacent dans le treizième, sur la Seine, rive gauche, parce que Monopsone (si vous ne connaissez pas, voici un bon début pour découvrir) organise à Paris au Petit Bain une release party pour les trois magnifiques EP qu’ils viennent de sortir, EP de Orso Jesenska, Erik Arnaud et Matthieu Malon, avec ce soir-là en guest, en vedette américaine comme on dit, Fontaine Wallace, qui n’avait rien à vendre mais qui était là pour le plaisir d'être là, comme nous tous en fait, parce que le plaisir il n’y a que ça qui compte...

La soirée s’ouvre avec Orso Jesenska, barbe et guitare en avant, il nous expliquera l'immense honneur qu’il a de jouer avec tous ces gens qu’il a découvert sur une vieille compil des Inrocks et qui lui ont donné envie de devenir chanteur, une sorte de consécration, une sorte de "je suis reconnu, je suis parmis les miens, me voilà bien", et vraiment il ne vole pas sa place.

Éclairages sobres, mélodies léchées, jeu de guitare soigné, doux mais profond, une voix de plus en plus assurée, comme s’il trouvait sa voix / voie que ce soit sur un morceau ancien comme "Parole" ou sur les nouvelles chansons extraites du EP, Orso semble mettre la barre de plus en plus haut. Son jeu s’affine, s’affirme certes on est dans la douceur, dans la sensibilité et tout comme le fleuret ce genre de musique est certainement le style où la maîtrise de la technique est la plus importante, et sans nous prévenir, Myrmidons que nous sommes, à la fin de l'envoi, Orso nous touche.

Erik Arnaud arrive sur scène ensuite, seul à la guitare faussement folk pour être plus électrique qu’il n’y paraît. Il est impossible de passer sous silence le plaisir de revoir Erik Arnaud sur scène, plaisir que l’on sent partagé par tout le public notamment lors d’un moment "gêchant" (mi-gênant mi-touchant), ou profitant d’un accordage le public réclame qui "C’est pas l’enfer", qui "Devenir Folle" et Erik de s’excuser platement : "désolé j’ai juste préparé six chansons, et je veux juste vous les faire bien…".

Et putain mais ce qu’il a préparé, mais quels putains de morceaux ! (pardon pour la vulgarité) outre les magnifiques et toujours percutants "Cheval" ou "Comment je vis", les deux petits nouveaux morceaux et les reprises même si une est de Balavoine sonnent tellement juste, toujours avec ce timbre de voix d’une incroyable justesse, cette énergie toute en retenue, en fleurets mouchetés flirtant avec la douceur pour mieux asséner le coup fatal, celui qui va droit au coeur, celui qui achève. Et quand il demande, comme on supplie : "Aimez-moi du bout des lèvres", non c’est en hurlant qu’on déclare notre amour pour ce chanteur à la voix et aux mots visant juste, perçant et percutant comme jamais.

Matthieu Malon lui aussi se présente seul à la guitare mais avec des boucles à ne plus quoi savoir en faire, la lumière se mettra au diapason de sa musique alors que jusqu’à présent nous étions dans une sobriété et une scène en clair-obscur, ici ça va (attention alerte cliché) "envoyer du bois", et être éblouissant. Le style est direct, mais pourtant pas sans délicatesse et pas sans finesse, toujours aussi léger et souriant entre les morceaux, alors que ceux-ci sont bien souvent graves et touchants.

Matthieu ne ménage ni ses efforts, ni sa voix, et il nous promène sans nous balader que ce soit sur un ring, dans une chambre d'hôtel ou sur une dune, et s’il hurle qu’il est désolé, ou qu’il nous supplie de revenir et de rester, il faudrait lui faire comprendre que nous ne sommes jamais partis, et qu’il n’a rien à se reprocher. Matthieu a sur scène une efficacité et une sincérité rare, mises en valeur par une magnifique lumière c’est peu de dire qu’il conquit tout le monde comme qui rigole, et même si justement comme il le disait : "j’adore me faire vanner par mon public", c’est que lui comme nous sommes dans un tel moment de grâce que tous nos systèmes de défense sont convoqués même les pires.

Pour finir, Fontaine Wallace clot la soirée, mi-hors sujet, mi-grand plaisir de voir cette émanation de Superflu (c’était un groupe au succès "confidentiel" qui, en mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-huit parlait d'avoir vingt-cinq ans, il y a vingt ans quoi quand nous (quand je) avions 25 ans, on pardonne et on boit). On passe de trois artistes solo à un groupe de quatre, cela ferait presque un choc, mais on retombe vite sur nos pieds. Mené par Nicolas Falez, l’ancien leader de Superflu donc et dont on retrouve le goût pour les mélodies pop douces-amères et les mélanges de voix. Fontaine Wallace est doux, presque mielleux mais ça pique en fait tant l’écriture est assérée, des roses alors ne restent que l’épine... Et comment ne pas tomber définitivement amoureux d’un groupe qui finit par expliquer qu’il y a trop de chanteur et que ça ne sert pas à grand chose de faire des chansons ?

Une drôle de soirée. Pour le plaisir de sourire, de croiser dans le public des visages connus de la sphère monopsienne. Une soirée de fête, parce que sortir trois EP d’un coup, aussi beau visuellement qu’auditivement… Bah c’est cool ! Et une soirée un peu triste parce que ces trois artistes et ce groupe, "on ne va pas se mentir", ce ne sont pas non plus "jojo les rigolos"...

Une soirée pleine de nostalgie, parce que Et puis après on verra bien, parce que "nous sommes modernes, cela a son importance", parce que des souvenirs de "scènes d'un film porno"...

Mais aussi une soirée pleine de promesses parce qu’on rêve déjà d’un nouvel album d’Orso Jesenska, qu’enfin Erik Arnaud sorte de sa réserve, que Matthieu Malon continue à nous mettre des coups de samples, de riff, de mots et que Fontaine Wallace sorte son premier album…

Voilà, ce fut une vraie bonne soirée parce que ce fut comme une vraie première fois, parce que quand on aime c’est toujours comme si c’était la première fois…

 

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Une 2ème chronique de l'album La chance de Superflu

En savoir plus :
Le site officiel de Monopsone
Le Soundcloud de Monopsone
Le Myspace de Monopsone
Le Facebook de Monopsone

Crédits photos : Maud Delavault


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