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puce Le Terrier
Théâtre de l'Union  (Limoges)  février 2017

Monologue dramatique d'après l'oeuvre éponyme de Franz Kafka adapté et mis en scène par Jean Lambert-wild et interprété par Laure Wolf.

"Le Terrier" est un des derniers textes écrits par Franz Kafka en 1923, six mois avant sa disparition. Comme souvent chez l'auteur de "La Métamorphose", c'est un texte inachevé, mais dont l'inachèvement vaut forme définitive.

Quand on imagine un terrier, et a fortiori celui de la créature imaginée par Kafka, on pense à un espace sombre avec des galeries labyrinthiques qui mènent à une pièce plus vaste, une "place forte" dans laquelle la bête pourrait se reposer. Quand on se figure cet animal, on la voit à l'image d'un petit rongeur, entre rat et taupe, noir ou gris de poils.

Dans sa version, Jean Lambert-wild prend le contre-pied de l'imaginaire commun. C'est dans une grande pièce lumineuse, un lieu de vie comme un réfectoire de lycée avec de nombreuses tables où sont posées des tasses et des assiettes de biscuits ou de bonbons, que va se mouvoir et recevoir le propriétaire du terrier.

Quant à lui, ce narrateur inquiet, il n'aura rien d'inquiétant. S'il développe des idées sombres, il sera de couleur vive, rose comme une panthère. Lui qu'on attend timide et apeuré, alliera l'aisance de la beauté féminine et l'assurance, vraie ou fausse, du clown. Dans le costume magnifique de Françoise Luro, Laure Wolf fait donc une apparition de grande dame blonde en rose. Et en patins à roulette, en plus !

Dès lors, on est emporté par le duo magique Kafka-Wolf. En effet, le texte de Kafka, dont on devine les relents autobiographiques, est une merveille, surtout quand il est dit avec la grâce fragile de Laure Wolf. "Grâce fragile", l'expression devient une sorte de pléonasme dans les conditions dans lesquelles elle doit incarner ce gentil monstre bizarre.

Car le spectacle de Jean Lambert-wild n'a pas été conçu pour un théâtre cosy et amical comme celui du CDN de Limoges. Il est destiné à des "scènes nomades", tel un lycée... plein de lycéens.

C'est donc un animal, "ininvité", selon l'expression de Jean Lambert-wild, que découvre un public pas vraiment préparé à lui faire face. Instant magique d'ailleurs que ce moment où Laure Wolf surgit sur ses patins à roulette.

Elle paiera cher ce "oh" merveilleux qui jaillit des poitrines adolescentes. Elle le paiera cash, du prix de l'actrice accomplie qui sait "monter en puissance" sans avoir besoin d'élever la voix, tout en conservant cette "grâce fragile" qu'elle doit tenir tout au long de sa performance.

Allant de tables en tables, comme une danseuse de saloon, elle pourrait être Marylin ou Marlène, une voix chuchotera même "on dirait Arielle Dombasle". En tout cas, elle tient tête à ceux qui oublient qu'elle est une actrice et qui reçoivent aussi sans s'en apercevoir la force des mots kafkaïens.

Joué dans des lieux différents, comme une fabrique de porcelaines, "Le Terrier" ne peut pas se définir une fois pour toutes. C'est vraiment du "spectacle vivant" qui porte en lui l'évidence de la mort de l'auteur et ce paradoxe imprévu donne au texte de Kafka encore plus de résonance.

Peu à peu, alors que les ans passent et que la peur paranoïaque d'un ennemi chuintant dans les galeries qui se rapprocherait inexorablement gagne le personnage, celui-ci reprend forme humaine. La femme en rose perd sa perruque blonde, ses patins à roulette, sa queue en forme de tuyau.

Cette idée n'est évidemment pas dans Kafka. Elle implique que Jean Lambert-wild a décidé de ne pas rester dans l'ambiguité. Il parie que ce terrier est vraiment la prémonition du retour en terre de Kafka. On ne tranchera pas, mais la fin de ce récit sans fin qu'il conçoit est élégante et logique.

Ces 50 minutes chez Kafka ont l'éternité des spectacles réussis et l'on n'évoquera pas dans l'avenir ce que Laure Wolf y accomplit sans une certaine sensation qu'on appelle la chair de poule.

 

Philippe Person         
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# 18 septembre 2022 : Nouvelle Vague

Qu'on aime ou pas Godard, il faut reconnaitre qu'il a apporté énormément au cinéma mondial et sa disparition signe à la fois la fin de quelque chose et peut être le départ d'une autre vague. Quoi qu'il en soit, il n'est pas seulement question de cinéma cette semaine, voici notre sélection :

Du côté de la musique :

"J'ai vécu les étoiles" de Andoni Iturrioz
"Ornette Under the Repetitive Skies 3" de Clément Janinet
"Alan Hovhaness : oeuvres pour piano" de François Mardirossian
"Live in Paris" de Fred Nardin Trio
"Show AC/DC" de Ladies Ballbreakers
"Luigi Concone" de Mavroudes Troullos & Rachel Talitman
quelques clips avec Moundrag, Ottis Coeur et Madam
"Souvenirs" de Pale Blue Eyes
"Life and life only" de The Heavy Heavy
et toujours :
"Seven ways to fake a perfect skin" dernier mix de la saison 3 de Listen In Bed
"Good news" de Ciao Lucifer
"Real to reel" de CVC
"Jazz migration #8" de Haléis, Ishkero, Mamie Jotax, Noé Clerc Trio
"Fantaisies" de Jean Samuel Bez & Jean Luc Therrien
"Pre pleasure" de Julia Jacklin
"Reset" de Panda Bear et Sonic Boom
"In the wild" de The Interrupters

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Jours de joie" au Théâtre national de l'Odéon
"Vania/Vania ou le démon de la destruction"au Théâtre de la Tempête
"L'invention de nos vies" au Théâtre Rive-Gauche
"Out of the blue" à l'Espace Cardin
"Corolian" au Théâtre de la Bastille
"Respire" à La Scala
les reprises :
"Les Forêts de Sibérie" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Les Muses" au Théâtre du Ranelagh
"Les Vengeurs - Le Flower Killer" au Théâtre de Nesle
"Matthieu Penchinat - Qui fuis-je ?" au Théâtre du Marais
et les spectacles à l'affiche

Expositions :

"Hyperréalisme - Ceci n'est mon corps" au Musée Maillol
'Miroir du monde - Chefs d'oeuvre du Cabinet d'art de Dresde" au Musée du Luxembourg
et les expositions à l'affiche

Cinéma :

en salle : "Coup de Théâtre" de Tom George
en streaming gratuit :
"L'autre côté de l'espoir" d'Aki Kaurismäki
"Taxi Téhéran" de Jafar Panahi
"Le silence de Lorna" de Luc et Jean-Pierre Dardenne
"Borga" de York-Fabian Raabe
et le cinéma indien en 5 films

Lecture avec :

"Combattre en dictacture" de Jean Luc Leleu
"Hideo Kojima, aux frontières du jeu" de Erwan Desbois
"Le cartographe des absences" de Mia Couto
"Le coeur ne cède pas" de Grégoire Bouillier
"Le tumulte" de Sélim Nassib
"Un profond sommeil" de Tiffany Quay Tyson
et toujours :
"Cocaïans" de Gauz'
"High energy rock'n'roll" de Jean Charles Desgroux
"Les enfants endormis" de Anthony Passeron
"Mon acrobate" de Cécile Pivot
"Poids plume" de Mick Kitson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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