Comédie dramatique écrite et mise en scène par Vincent Ecrepont, avec Pierre Giraud, Jana Klein, Ariane Lagneau, Philippe Quercy et Josée Schuller.
Vincent Ecrepont a déposé cinq acteurs dans ce qu'il appelle "La Chambre 100" figurée par quelques tubulures qui forment des barres parallèles de différentes hauteurs.
Dans cet univers elliptique, ils vont incarner la parole de malades, porteurs de cancers ou de leucémies, qui sont en soins palliatifs.
A l'origine du projet, Vincent Ecrepont a recueilli des témoignages de "vrais gens", comme disent, en s'approchant en ligne, les cinq comédiens dans les premiers instants où ils occupent le plateau.
Ils vont donc pendant une heure leur donner ou redonner vie, exprimer leur vécu douloureux, leurs souffrances, leurs angoisses mais aussi leurs raisons de se battre pour ces "quelques instants" où ils comprennent pourquoi ils peuvent avoir eu raison de se battre encore contre la mort.
Ce théâtre documentaire aride, circonscrit dans un espace confiné, confronte le spectateur à un passage de l'existence qu'il a de fortes chances de vivre lui-même.
Cette anticipation de la maladie, avec la mort presque inexorablement au rendez-vous, n'est pas forcément ce que l'on souhaite voir sur une scène. Si l'on vient, en conscience, découvrir la réalité de la phase terminale, il faudra donc se préparer à un court séjour là où l'on n'a pas envie de séjourner.
Pièce pour stoïciens plus que pour épicuriens, "La Chambre 100" a les vertus d'exposer des situations extrêmes sans tomber dans le voyeurisme ni le compassionnel.
Sa durée brève la préserve des redites et de la lourdeur inévitable de la répétition des descriptions. Chacun des acteurs s'approprie, la raconte sans que cela fasse "morceau de bravoure".
On félicitera Pierre Giraud, Jana Klein, Ariane Laigneau, Josée Schuller et Philippe Quercy, qui, tous, jouent avec détermination leurs personnages et ne semblent pas atteints par la morbidité ambiante.
Au contraire, quand le noir se fait, on a l'impression que si la mort ne sera pas vaincue, on va, malgré tout, recevoir de bons conseils pour, sinon l'apprivoiser, au moins lui faire vaillamment face. |