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puce Pauline Dupuy (Contrebrassens) & Michael Wookey
Interview  (Paris)  mardi 17 janvier 2017

Sur scène, l'"Improbable Duo" se partage l'affiche. On les connaissait déjà chacun de leur côté, et aussi l'un jouant sur le projet de l'autre et vice-versa, mais cette actualité ainsi que la sortie d'un nouvel album pour chacun d'entre eux était une occasion parfaite pour les rencontrer. Pauline Dupuy, la femme derrière Contrebrassens, a récemment dévoilé A l'ombre du cœur, un disque dans lequel elle livre ses interprétations très personnelles et tout en finesse de quelques chansons du grand Georges. Quant à Michael Wookey, après Submarine Dreams, il revient avec une BO de film agrémentée de quelques chansons personnelles sortie sous le titre de Wild and Weary. Ils se sont livrés pour nous à l'exercice de la session commune et de l'interview croisée.

Pierre Nicolas, le contrebassiste de Brassens, a-t-il eu une influence sur ton jeu ?

Pauline Dupuy : Je me suis rendue compte qu'il était assez atypique, parce qu'il jouait beaucoup à l'archet, Je me sens dans sa lignée. C'est de manière évidente quelqu'un qui m'a influencée. Brassens avait une manière bien particulière de jouer, il devait falloir avoir de sacrées qualités pour le suivre.

Comment s'est effectué le choix des chansons pour l'album ?

Pauline Dupuy : Lorsque j'ai commencé ce projet, j'ai décidé de m'intéresser particulièrement aux thèmes de la femme et de la féminité chez Brassens. La question était donc plutôt de savoir ce que je pouvais apporter, en tant que femme, à ces chansons. Ce sont donc, à la base, des chansons qui ont pour sujet principal les femmes. Sur le disque, certaines chansons sont des coups de cœur musicaux et s'éloignent un peu de cette démarche. Mais le choix ne s'est à aucun moment effectué en fonction de la notoriété ou de la popularité des chansons.

Tu tournes beaucoup en Allemagne avec ce projet. Comment le public allemand aborde-t-il l'oeuvre de Brassens ?

Pauline Dupuy : J'ai aussi tourné en Angleterre, en Italie et en Israël avec ce tour de chant, et il y a un point commun entre tous ces non-francophones. Une partie du public est composée de francophiles. Ils viennent d'abord pour la langue française et pas pour le chanteur. En Allemagne, par exemple, Brassens n'est pas très connu. En Italie, en Israël et en Espagne, il est connu car il a été traduit et repris dans la langue par des interprètes du pays, donc le public connaît certains airs, mais ils viennent surtout écouter de la chanson française. Un autre partie du public vient poussé par la curiosité de voir une femme contrebassiste.

Tu as présenté ton spectacle deux années de suite lors du festival d'Avignon. Cela t'a-t-il amené un public nouveau ? Et on remarque que la chanson est de plus en plus présente en Avignon, as-tu constaté une demande du public ?

Pauline Dupuy : La première fois que je l'ai présenté, c'était en solo en 2015. J'ai eu l'impression que les gens appréciaient d'écouter des textes mais aussi un peu de musique entre deux pièces de théâtre. La variété de la programmation du festival d'Avignon permet vraiment à des spectacles musicaux d'exister harmonieusement aux côtés, et parmi, les autres œuvres proposées.

Avec Michael, vous tournez régulièrement en co-plateau, sous le nom de "L'Improbable Duo". Comment l'ordre de passage est-il déterminé ?

Pauline Dupuy : C'est une grande question dont nous discutions encore aujourd'hui. Comment mélanger nos programmes est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. J'aime qu'on amène Brassens à des gens qui ne seraient pas forcément venus écouter Brassens, donc une partie du public de Michael. J'aime aussi qu'on amène de la chanson anglophone. Michael amène des mélodies, il a une présence. Je veux bousculer les a priori des gens qui se disent "il chante en anglais, donc ça ne m'intéresse pas". On a essayé de la proposer le plus souvent possible.

Après avoir vu le spectacle en co-plateau, les spectateurs sont convaincus, mais c'est vrai qu'avant de la voir, souvent ils ne comprennent pas ce que ça va être. La difficulté vient d'abord sur la communication autour du spectacle et sa présentation. Dans la forme de "l'improbable duo", tel qu'on le propose là, c'est autant de chansons de Michael Wookey que de Contrebrassens, qui sont mélangées dans un seul programme. Il arrive que certains programmateurs ne souhaitent que soit Michael, soit Contrebrassens. Dans ce cas, on met en avant le spectacle choisi par le programmateur, en glissant quand même quelque chansons de Contrebrassens ou de Michael. Mais l'idée est vraiment de mélanger les publics parce qu'on a constaté que ça fonctionnait.

Michael, connaissais-tu Brassens et comment t'es-tu familiarisé avec l'univers de Brassens ?

Michael Wookey : Je connaissais à peine parce que je suis anglais. Je connais Pauline depuis qu'on a travaillé ensemble sur mon album Submarine Dreams il y a 5 ans. Je suis allé la voir sur scène. Quand on a commencé à travailler ensemble sur Contrebrassens, j'avais envie de comprendre les textes. C'est Pauline qui m'a fait les traductions. Même si je parle français, il y a chez Brassens une finesse du langage qui n'est pas évidente. Je n'ai pas cette maîtrise.

Le nouveau disque de Contrebrassens est sorti en crowdfunding. Est-ce l'unique moyen pour vous de vivre en en autonomie par rapport à vos projets ?

Pauline Dupuy : Ce disque a été un gros défi. Je n'avais pas de moyens, mais des ambitions pour ce disque. J'avais peur de me lancer dans le crowdfunding, d'autant que j'avais envie de donner sa chance à ce disque et que le montant que j'envisageais était de ce fait un peu élevé. Au final, avec l'aide des internautes, j'ai bénéficié d'un budget assez conséquent. On ne vendait pas du vide, c'est la pré-vente d'un CD. Mais j'ai trouvé ça chouette. Il y avait des contacts qui se liaient, l'envie de partager. Je viens encore de poster quelques enveloppes, avec des petits mots. Il y a un lien très personnel, très spécial, qui se crée avec le public. Ce qui est important, ce sont les gens qui nous entourent et nous soutiennent. Concrètement, on le retrouve dans des manières de travailler plus artisanales.

Michael Wookey : Je n'ai jamais fait de crowdfunding, mais j'ai travaillé avec Microcultures qui est un tout petit label. Pour moi, ça semble être la structure idéale. On est entre mélomanes. On bénéficie d'une liberté totale mais, en même temps, ça aide d'avoir des gens derrière.

Pauline Dupuy : Ça fait du bien d'avoir des gens qui croient en nous. On est en contact avec eux et ils nous portent. Il y a toujours le fantasme d'intégrer une grande maison de disque avec des attachés de presse qui auraient des connexions et nous permettraient de faire grandir les projets. Mais, dans les faits, on ne sait pas du tout ce qu'ils nous apporteraient. Ça reste de l'ordre du fantasme.

Michael Wookey : J'ai même déjà eu des rendez-vous avec de grands labels. Et face à eux, j'ai eu l'impression de devoir toujours prouver ce que je valais. Avec We Are Unique, Microcultures et plein d'autres petits labels qui font un travail merveilleux, il n'y a pas cette forme de déséquilibre entre une entreprise et un artiste. Au contraire, c'est un partenariat qui se noue.

Mon dernier album, Wild and weary, est sorti sur un label. C'est une musique de film. On a enregistré dans de très bonnes conditions, sans vraiment penser à l'argent. A la fin, j'étais presque blasé (rires). C'est un sentiment que je n'ai jamais avec Microcultures. Lorsque je mets de l'argent dans mon projet, je le fais pour moi-même. Le sentiment d'implication est encore plus grand. Si on était sur un label très riche, on se demande si quelqu'un dans l'entreprise aurait vraiment quelque chose à faire de notre travail. Les petits labels partent sans moyens. Parfois, ils lancent un crowdfunding. Tout le monde est impliqué.

Pauline Dupuy : Et ils ont envie que ça marche. Ton disque existe et il est défendu.

Michael, comment définirais-tu ton nouvel album Wild and Weary ?

Michael Wookey : Au départ, c'est une bande originale pour un film sur une boxeuse. J'avais beaucoup d'idées. Ils ont sélectionné environ 10% de ce que j'avais composé. La musique était devenue un monstre par rapport au film. Mais j'ai eu envie de montrer mes idées, et donc de sortir le disque. Dans les sons, l'album est homogène, et dans l'esprit un peu schizophrène avec des morceaux longs et d'autres très courts, des instrumentaux et des chansons. Je l'ai construit comme une succession de sketchs.

De qui t'es-tu entouré sur ce disque ?

Michael Wookey : Ce sont presque les mêmes musiciens que pour Submarine Dreams, beaucoup des Hiddentracks. Cette fois-ci, c'était différent parce que nous sommes allé dans un studio aux Pays-Bas. Je voulais un son très riche. Il y a les cuivres, la contrebasse, mais aussi plus de percussions et beaucoup de petites touches.

Comment appréhendes-tu ton rôle de producteur ou arrangeur par rapport à celui d'auteur compositeur interprète et multi-instrumentiste ?

Michael Wookey : Je n'aime pas être traité de collectionneur, mais je pense que c'est lié à ma passion pour les instruments. J'ai beaucoup de claviers et d'instruments étranges. Je les utilise tous. J'ai toujours été passionné par le son. En fait, je suis un collectionneur de sons. Parfois, les gens ont envie de visiter mon petit musée des sons et de s'approprier un peu de cet univers pour leur disque.

Pauline Dupuy : C'est pour exactement pour ça que j'ai fait appel à lui.

Michael Wookey : Je suis auteur-compositeur-interprète, mais ce n'est pas plus important pour moi que de produire les disques des autres. Il faut que je m'implique complètement dans ce que je fais. Si j'aime un projet, j'ai envie de donner le meilleur de moi-même. C'est le même traitement pour mes chansons. J'essaie d'avoir de bonnes compositions à la base, et je travaille la production en amont. Par exemple, pour Contrebrassens, il y a les compositions de Brassens, l'interprétation de Pauline. C'est un peu un rêve de faire des arrangements avec une matière de cette qualité.

Retrouvez Contrebrassens
& Michael Wookey
en Froggy's Session
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A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Microcultures de Gu's Musics - Jo Wedin & Jean Felzine - Contrebrassens
La chronique de l'album A l'ombre du coeur de Contrebrassens
La chronique de l'album Submarine Dreams de Michael Wookey
La chronique de l'album Hollywood Hex de Michael Wookey
La chronique de l'album Truelove $ Day de Michael Wookey

En savoir plus :
Le site officiel de Contrebrassens
Le Soundcloud de Contrebrassens
Le Facebook de Contrebrassens
Le site officiel de Michael Wookey
Le Bandcamp de Michael Wookey
Le Facebook de Michael Wookey

Crédits photos : Thomy Keat (retrouvez toute la série sur Taste Of Indie)


Laurent Coudol         
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# 2 février 2020 : Place aux crèpes

Finie la saison des galettes, place aux crèpes. Un début d'année placé sous le signe de la gourmandise. On se régale aussi de nouveautés au théâtre, au cinéma, au musée, chez nos libraires et disquaires. C'est parti pour le programme.

Du côté de la musique :

"A fuck toute, a love tout" de Rodrigue
"Sentinelle" de Superbravo
"Juillet" de En Attendant Ana
"Brahms : Fantasien, 116, Intermezzi, 117 & Klavierstucke OP 118" de Hortense Cartier Bresson
"Ce qui demeure" de Jean Louis Bergère
Philippe Katerine était au Fil de Saint Etienne avec Eveno
"Prévert parade" de André Minvielle et Papanosh
"Everything begins" de BO
"Bretagne[S]" de Ensemble Gustave
"The underground secession" de Feu Robertson
"Whosampled.com Part 2", le nouveau mix de Listen in Bed
"Paradais" de Tito Candela
et toujours :
"Pesson, Abrahamsen & Strasnoy : Piano concertos" de Alexandre Tharaud
"Paris Beyrouth" de Cyril Mokaiesh
"Water is wet" de Theo Hakola
"Musique de chambre" de Le Noiseur
"Les identités remarquables" de Tristen
Interview avec No One Is Innocent à Saint Lô
Theo Lawrence et Mr Bosseigne au Fil
"La légende de Nacilia" de Nacilia
"C'est quoi ton nom ?" de Blankass
"Il est où le bonheur" 9ème émission de Listen in Bed
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Au théâtre :

les nouveautés avec :
"Huis Clos" au Théâtre de l'Eepée de Bois
"Splendeur" au Théâtre 71 à MAlakoff
"Les Bains macabres" au Théâtre Athénée-Louis Jouvet
"Est-ce que j'ai une gueule d'Arletty ?" au Théâtre Gaité Montparnasse
"Marie des Poules" au Théâtre du Petit Montparnasse
"Uncanny Valley" au Centre Culturel Suisse
"Le Paradoxe sur le comédien" au Théâtre La Croisée des Chemins- Belleville
"Choses vues" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"C'est bizarre l'écriture" au Théâtre Les Déchargeurs
"Mamma, sono tanto felice" au Lavoir Moderne Parisien
"François Rabelais" au Théâtre Essaion
"Rien plus rien au monde" au Théâtre de la Contrescarpe
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