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La peste et le choléra  (Wagram / Enragé Production)  mars 2017

Salut lecteur. J’espère que tu vas bien. Aujourd’hui, je vais te parler d’un album qui me tient particulièrement à cœur. Il s’agit de La peste et le choléra de Tagada Jones. Quand j’ai annoncé à tous les chroniqueurs que j’allais te parler de ce groupe, j’ai eu droit à des vannes du style, tiens Tagada tsoin tsoin, ramène sa fraise… Bon, je suppose qu’après cette chronique, l’ambiance sera un peu, disons, plombée, alors rigole bien maintenant. Tu es prêt ? Accroche-toi. C’est parti…

Déjà, la pochette annonce clairement la suite des évènements. Un déluge de bombes sur un poing serré et enchaîné, encadré par deux personnages, costume, cravate et portant l’un un masque de démon et l’autre un masque de cochon (allusion à "Porcherie" des Béruriers Noirs ?).

D’ailleurs, je t’invite lecteur à aller sur le site du groupe (le lien est en bas) afin d’en savoir plus sur la démarche graphique que le groupe a voulu mettre en place autour de cet album. La pochette est de Jean Le Boulanger.

Un riff, qui m’évoque un morceau d’AC/DC (fugacement) ouvre l’album, rapidement la batterie arrive suivie des chœurs. Fini la rigolade, le sujet est sérieux puisque "Vendredi 13" fait référence aux attentats qui ont ensanglanté la capitale, mais pas seulement, le thème est clairement la violence au nom d’un supposé Dieu.

Tagada Jones est, à mes yeux, un groupe clairement engagé, un vrai et la suite de l’album va plutôt dans mon sens. L’explosion qui retentit ensuite annonce, avec fracas, "La peste et le choléra" qui aborde le conflit en Syrie, l’extermination d’un peuple, l’Europe les bras ballants… Là clairement, niveau musique ça chie, ça te débouche les cages à miel comme dirait Tonton (Zégut, pour les ignorants). Mais au-delà du conflit qui déchire cette partie du globe, le problème des réfugiés, venus chercher un peu de réconfort en Europe et se heurtant à un mur et aux camps, est abordé. La colère (la rage ?) musicale ne va plus s’arrêter. Les titres s’enchaînent, méthodiquement, dénonçant à tour de bras.

Dans cet album, personne n’est épargné et surtout pas nos "chers" politiciens (rigolez pas, c’est avec notre pognon hein, comme le rappelait si bien Coluche) et dans "Pertes et fracas", Valls, le 49.3, Hollande et les autres en prennent pour leur grade. Politiquement correct, Tagada Jones ? Sûrement pas !

En trois morceaux, Tagada Jones a déjà dézingué pas mal de monde. Et avec la manière : riffs puissants, chœurs survitaminés le tout alimentant un punk-hardcore-rock-metal de la plus belle facture.

"Envers et contre tous" aborde encore la politique, mais finalement, le monde aujourd’hui amène tellement d’eau au moulin de la colère… Et les paroles sont claires : corruption, harcèlement et j’en passe et des "meilleures". Le refrain est clairement mon préféré, tu sais c’est ce genre de refrain qui te donne envie de chanter à pleins poumons en tapant du pied bien fort… "Guns" lui est là pour rappeler la folie des armes made in USA, Trump y prend sa calotte, mais toute la société américaine et sa folie des armes est épinglée.

Tagada Jones, tu l’auras compris, n’a rien perdu de sa verve et même après toutes ces années, surtout pas après toutes ces années… Le groupe depuis plus de 20 ans sème son punk-hardcore partout sur la planète, plus de 25 pays ont eu la chance de les voir se déchaîner sur scène, et crois-moi lecteur, pour les avoir vus quelques fois, ils déchirent grave comme disent les djeunes (ou pas d’ailleurs).

"Mort aux cons" a le mérite d’être direct. Au passage, l’extrême droite et sa montée en puissance constante se voit rappeler à notre "bon" souvenir.

Parce que finalement, le message de Tagada Jones se retrouve résumé dans un titre : "Le monde tourne à l’envers". Et, purée de petits pois cassés (oui, on peut être hardcore et préserver les oreilles encore pures de nos chérubins), l’album nous rappelle qu’il ne faut pas baisser la garde face au racisme, à la violence omniprésente, à la télé, dans la rue. Mais Tagada Jones dénonce aussi la bêtise crasse au quotidien, ces petits machos et leur narcissisme qui pensent que siffler une fille dans la rue va lui donner envie de vous parler, ou qui trouvent normal la violence conjugale (dois-je rappeler les statistiques ?). Ils abordent ces manipulateurs "Narcissique"s et à travers eux, ce qui dysfonctionne dans notre société, sur notre planète : les guerres (souvent pour la religion ou le fric), le sexe (banalisé) jeté à la face de nos gosses, bref ils mettent en avant la violence de plus en plus présente dans notre société. Je parle des enfants, tu te doutes bien, lecteur, que le groupe n’est pas dupe.

"Enfants des rues" dénonce ces enfants "abandonnés par les aînés" alors qu’ils sont l’avenir de la Terre et de notre société. Ces gosses livrés à eux-mêmes et qui vont noers leur désœuvrement dans la violence et la drogue.

Quand je te dis que cet album est un brûlot, je suis encore loin de la vérité, c’est plus profond que cela, c’est et j’ose cette comparaison, un véritable manifeste ! Parce que finalement, si l’homme ne prend pas rapidement conscience de tout cela, alors il n’y aura "Pas de futur", le No Futur Punk, avec une bonne dose de hargne en plus. Le message est claire : "Indignez-vous (…) Ensemble se lever, passer à l’action".

"Je suis démocratie" dans sa version 2017 (la première version a été écrite suite à l’attentat de Charlie Hebdo) fait tristement écho au titre qui ouvre l’album. Parce que finalement, si on y regarde de plus près, la démocratie est de plus en plus menacée et (là, je n’engage que moi et nullement le webzine), c’est notre faute. La faute à notre habitude de laisser faire. Et si l’on n’y prend pas garde, et bien on atteindra pour nos enfants "Le point de non retour" en leur léguant un monde détruit, pollué au nom du Dieu argent (ce qui, en y regardant de plus près, n’est pas totalement faux). L’enfant qui s’exprime dans cette chanson ne fait que nous rappeler cela.

Ainsi se ferme ce manifeste. Tagada Jones, avec son style reconnaissable entre tous, notamment grâce à la voix de Niko, nous délivre son message entre conscience politique et sociale sur une musique puissante.

Je sais, je parais pessimiste, mais c’est tout le contraire, j’espère sincèrement que ce genre d’album va nous remettre sur le bon chemin et fera prendre conscience à beaucoup de l’importance de préserver la vie et la planète pour nos gosses. Au-delà de mon optimisme, je suis utopiste, je le crains.

Tu l’auras compris, Tagada Jones peut fièrement revendiquer l’héritage punk, qu’il représente de la plus belle des manières. Ce groupe est engagé, avec sincérité et fougue, une fougue mâtinée de rage, qui ne diminue pas avec les années (20 ans, je le rappelle). Ils donnent sans compter sur scène… Que ce soit Niko au chant et à la guitare, Stef à la guitare, Waner à la basse et Job derrière les fûts, ils restent entiers, que ce soit en studio comme sur scène. Parce que, j’ai bien parlé des textes, en même temps parler de ce groupe sans aborder les textes serait absurde, mais il ne faut pas négliger la musique, pleine de fougue et de hargne, d’énergie positive ! L’album est parfaitement produit, il n’y a pas un morceau qui soit pénible à écouter, il est rentré immédiatement dans mon top personnel des albums "parfaits". Il offre des riffs ciselés et tranchants, des voix puissantes et sans concessions, parce qu’au final Tagada Jones, d’aussi loin que je l’écoute, ne fait aucune concession.

Voilà ! J’ai rarement autant mis mes tripes dans une chronique et encore plus rarement énoncé aussi clairement mes convictions et mes craintes. Et une fois n’est pas coutume, je vais te demander lecteur, ou plutôt te proposer, d’aller acheter l’album, d’écouter très attentivement les paroles de chaque chanson et après, si le cœur t’en dit de réfléchir à tout ça et d’agir, positivement, afin de faire bouger les choses, pour que plus jamais un album pareil n’ait besoin de voir le jour et, pour finir sur une note de légèreté, qui est un peu ma marque de fabrique, parce que j’aimerais bien entendre Tagada Jones avec son style punk-hardcore nous faire des reprises des plus belles chansons d’amour bretonnes (d’où est originaire le groupe).

 

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L'interview de Tagada Jones (avril 2017)

En savoir plus :
Le site officiel de Tagada Jones
Le Facebook de Tagada Jones


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# 6 octobre 2019 : Coup de froid

Il est grand temps de commencer à se plaindre du froid qu'il fait non ? surtout, trouver un prétexte pour rester au chaud à écouter moult disques et lire autant de livres, aller s'installer dans la douceur d'un fauteuil de cinéma ou de théâtre, se balader au musée. Ca tombe bien, voici notre sélection culturelle hebdomadaire.

Du côté de la musique :

"Pas plus le jour que la nuit" de Alex Beaupain
"Matriochka : Romantic fantasies & Transcriptions from Russia" de Alexandra Luiceanu
"La nuit devant" de Baden Baden
"aMour(s)" de Fabien Martin
"L'arbre rouge" de Hugues Mayot
"Why me ? why not" de Liam Gallagher
"Les disques dans notre vide poche" le podcast #1 de Listen in Bed
"Drive" le premier mix de Listen in Bed
"Mademoiselle in New York" de Lucienne Renaudin Vary
"Still life : A tribute to Philip Glass" de Maud Geffray
"The flood and the fate of the fish" de Rabih Abou Khalil
Rencontre avec The Great Old Ones
"Sprayed love" de Xavier
et toujours :
"The hunger" de Alarm Will Sound
"Initiative H x Moondog Pax for a sax remix" de Initiative H
"Troubadours" de Sylvain Rifflet
"Déborder" de Boucan
"Chopin : nocturnes" de Bruno Rigutto
"Chronologic" de Caravan Palace
"Brel et Barbara a capella" de Ensemble Aedes & Mathieu Romano
"Luxe featuring Alex Taylor" de Holy Fuck
"The NYC summer sessions" de Johanna Saint Pierre

Au théâtre :

les nouveautés avec :
"La Gioia" au Théâtre du Rond-Point
"Maldoror" au Théâtre Athénée-Louis Jouvet
"Madame Zola" au Théâtre du Petit Montparnasse
"Rimbaud Verlaine" au Théâtre du Gymnase
"Une Vie" au Théâtre des Mathurins
"Je m'appelle Erik Satie comme tout le monde" au Théâtre de la Contrescrape
"Molly" au Théâtre Les Déchargeurs
"Dieu est un DJ" à l'Usine Hollander
"Poulette" au Théâtre de la Reine Blanche
"On en est là !" au Café de la GAre
"Jeanne Plante est chafouin" au Théâtre Lepic
"Les causeries d'Emma la clown" à la Salle Gaveau
"Olympicorama - Epreuve n°3 : le saut en hauteur" à la Grande Halle de La Villette
des reprises
"Les membres fantômes" au Théâtre La Flèche
"Les Cavaliers" au Théâtre Essaion
"Avenir Radieux, une fission française" au Théâtre de Bellevile
"Le maniement des larmes" au Théâtre de Belleville
"Portrait de Ludmilla en Nina Simone" au Théâtre de Sartrouville
"Elle... emoi" au Théâtre Le Lucernaire
"Les Franglaises" à Bobino
"Galatée" au Théâtre de la Contrescarpe
"Peguy - Le visionnaire" au Théâtre de la Contrescarpe
"Comment j'ai dressé un escargot sur tes seins" au Théâtre de la Contrescarpe
"Le Cirque des Mirages - Delusion Club" à la Scène parisienne
"Manon Lepomme - Non je n'irai pas chez le psy" au Théâtre du Marais
"Mathieu Penchinat - Qui fuis-je ?" au Théâtre du Marais
"Alain Bernard - Piano Paradiso" au Théâtre des Deux Anes
"Los Guardiola - La Commedia del Tango" au Théâtre Essaion
et la chronique des spectacles à l'affiche en octobre

Expositions avec :

"Du Douanier Rousseau à Séraphine - Les grands maîtres naïfs" au Musée Maillol
"Mondrian figuratif" au Musée Marmottan-Monet
"L'Age d'or de la peinture anglaise - De Reynolds à Turner" au Musée du Luxembourg

Cinéma avec :

les sorties de la semaine :
"Quelle folie" de Diego Governatori
la chronique des films de septembre
et la chronique des films à l'affiche en octobre

Lecture avec :

"Archives des enfants perdus" de Valeria Luiselli
"De pierre et d'os" de Bérengère Cournut
"L'accident de l'A35" de Graeme Macrae Burnet
"Le mystère Sammy Went" de Christian White
"Les furtifs" de Alain Damasio
"Lost man" de Jane Harper
"Vers une nouvelle guerre scolaire" de Philippe Champy
et toujours :
"L'âge de la lumière" de Whitney Scharer
"La terre invisible" de Hubert Mingarelli
"Les guerres intérieures" de Valérie Tong Cuong
"Que le diable l'emporte" de Anonyme
"Quelque chose dans la tête" de Denis Kambouchner
"Un livre de martyrs américains" de Joyce Carol Oates

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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