C'est d'abord comme guitariste d'Anna Aaron qu'on a croisé la route d'Emilie Zoé. Sur scène, la jeune rockeuse romande étonnait par la force brute qui émanait de son jeu et de sa présence. C'est ensuite au sein de LiA, toujours sur scène, qu'on l'a retrouvée. Technicienne, elle joue néanmoins à l'instinct et avec ses tripes.
C'est en cela que ce Dead-End Tape est une surprise. Lorsqu'on la voit jouer, on sent que la hargne est fondamentale dans la musique d'Emilie Zoé. Or, sur disque, la colère est rentrée, ravalée. Celle qui tournait essentiellement dans les clubs de hard rock de Suisse (si, si, il y en a) bien que sa musique soit fort éloignée de ce style, a enregistré son premier album en quelques jours seulement dans un hangar, un club de tir désaffecté, directement sur un enregistreur cassette quatre-pistes. Le résultat de cette session, enregistrée et produite par son complice Louis Jucker, est un disque intimiste, à la production squelettique, qui s'articule autour de la guitare et de la voix. Les chansons, dans une veine mélancolique, sont dépouillées jusqu'à l'os, ce qui fait de ce Dead-End Tape un des disques les plus authentiques de l'année dernière.
Depuis qu'elle a signé avec les Tontons Tourneurs en fin d'année 2016, Emilie Zoé a effectué quelques dates en France. Mais c'est avec son tout nouveau projet intitulé Autisti, de nouveau avec Luis Jucker mais beaucoup plus rageux que son effort en solo, qu'on pourra la voir cette semaine à Nancy, Lille et Paris. N'hésitez pas à aller la rencontrer en fin de concert, elle a souvent quelques CD dans le fond de sa valise.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.