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Cheyenne-Marie Carron  avril 2017

Réalisé par Cheyenne-Marie Carron. France. Drame. 2h05 (Sortie le 22 avril 2017). Avec François Pouron, Fleur Geffrier, Pierre Molinier, Laurent Lucmaret, Cyrille Campri et Pascal Elso.

En à peine plus de dix ans, avec une folle énergie et un amour absolue du cinéma, Cheyenne-Marie Carron, envers et contre tout et surtout contre tous, sans les sacro-saints deniers du CNC ni l’argent des chaînes publiques ou privées, a réussi à tourner huit longs-métrages.

Et cet exploit, elle l’a accompli, non pas pour prouver qu’une jeune femme libre pouvait le faire, mais pour s’exprimer, pour faire passer des idées que bien peu de cinéastes gavés de subventions ont en tête ou auraient l’envie de mettre dans leurs films.

En 2013, on avait ardemment soutenu "La fille publique" et "L’Apôtre", dont on avait souligné la force et l’originalité. Depuis, sans nier le grand talent de la cinéaste, on avait été plus réservé sur la ligne idéologique que l’on supposait être la sienne derrière "Patries" et "La Chute des hommes", films sur le péril islamiste et le racisme "anti-blanc".

En revenant à un sujet moins clivant mais tout aussi important, le désarroi des paysans face à leur marginalisation dans la société post-industrielle, la réalisatrice fait taire toute critique sur le contenu de son film. Tout juste, on pourra ergoter sur le paganisme de son personnage central, féru de celtisme et d’un animisme européen remontant aux temps quasi paléotiques.

"La Morsure des Dieux" de Cheyenne-Marie Carron est d’abord formellement un beau film. Ici, il n’est pas question de filmer pour rien. Chaque plan montre la beauté des choses ou des cœurs.

Avec sa chef-opératrice Prunelle Brenguier, Cheyenne-Marie Carron donne à voir un pays Basque rarement montré, celui des terres agricoles. Son personnage principal, Sébastien, joué magistralement par François Pouron, qui l’habite littéralement, est un être pur, un jeune paysan possédé par sa terre, malade de la voir livré aux appétits bancaires et financiers, révolté de voir autour de lui ses pairs condamnés à la mort sociale, avant que celle-ci ne les mène inéluctablement à la mort volontaire.

Sa rencontre avec Juliette, belle et diaphane, venue d’ailleurs et surtout chrétienne, va être l’occasion pour lui d’exprimer sa vision du monde.

Cheyenne-Marie Carron, comme à son habitude, sait mettre en scène des points de vue apparemment opposés. Qualité extrêmement rare à l’écran, elle parvient à faire parler vraiment et longtemps des personnages, leur faire aborder leurs sujets de prédilection et les exprimer complètement, jamais schématiquement.

Qui, avant de voir "La Morsure des Dieux", penserait pouvoir écouter, en 2017, de longs échanges entre un "païen" et une "Chrétienne" ? C’est pourtant ce que réussit Cheyenne-Marie Carron.

De même, grâce à elle, la question paysanne envisagée sous l’angle du suicide quitte le terrain du fait-divers et du documentaire. Ainsi, on n’oubliera pas le portrait qu’elle trace d’un vieux paysan incarné à la perfection par Pierre Molinier.

C’est là aussi un des traits de son cinéma : la capacité de dessiner une galerie de personnages tous signifiants, tous riches d’une vraie histoire. Même le banquier inflexible incarné par Pascal Elso n’est pas une caricature.

Il faut donc absolument voir "La Morsure des Dieux" de Cheyenne-Marie Carron. Comme tout le reste de l’œuvre cohérente qu’elle bâtit et qui, le plus tôt possible on l’espère, sera un jour reconnu à sa juste valeur, elle met sa foi au service de l’humain.

Catholique comme John Ford, elle crie son amour des hommes à l’époque de la déchristianisation et, qu’on soit athée ou d’une autre religion, on ne se sent pas pourtant exclu par ce cinéma où souffle un vent de spiritualité accueillante.

 

Philippe Person         
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