Pas plus tard que cette semaine je me trouvais a déambuler dans le Palais de Tokyo et mon regard se porta sur une jeune fille assise sur les escaliers et découvrant très solennellement et avec beaucoup de curiosité semblait-il la pochette du célèbre Mezzanine de Massive Attack.
Ce fameux son de Bristol, le trip hop, aurait donc réussi à résister au temps, aux mode et trouverait donc encore un quelconque attrait chez un public qui zappe les modes plus vite que la pub pendant un match de foot ? Portishead reviendrait vraiment un jour avec un nouvel album et Morcheeba rempli toujours l'Olympia ?
En tout cas, le trip hop a encore de beaux jours devant et 21 Hertz en est l'acteur et le témoin. En effet, ce groupe franco-suédois, composé de Sylvain Brochard (platines), Christian Ricci (basse), Chrippe Hörkkö (guitare-clavier) et Karin Steneby (chant) nous livre avec Ocean of time un album sombre et intimiste dans la plus pure lignée du fameux son bristolien.
Difficile de reprocher quoi que ce soit à ce disque sans risquer de dénigrer une grande partie de notre discothèque. Ici Portishead s'est invité, notamment grâce à l'emballage discret de sample et scratchs, là, c'est la noirceur de Massive Attack. Le tout charmé par la voix superbe de Karon Steneby.
"Outside" et "Sparrow" qui ouvrent le disque suffisent d'ailleurs à se faire une idée assez précise de ce disque. Voix soul et sensuelle (Beth Gibbons n'est vraiment pas loin), ligne de basse chaleureuse et caressante, rythmique down tempo, ambiance vaguement jazzy, pas d'innovation majeur mais une grande maîtrise.
Il reste à ajouter que le son est remarquable pour un autoproduction et c'est sans difficulté et avec plaisir qu'on se laissera aller au gré des fréquences bien loin de ce si désagréable 21 hertz au contraire ! On est bien chez 21 Hertz ! Qui l'eût cru ?
L'album peut se trouver au moins sur le site du groupe, vous seriez bien inspiré d'y jeter une oreille.
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