Réalisé par Marion Hänsel. Belgique. Drame. 1h30 (Sortie le 3 mai 2017). Avec Olivier Gourmet, Sergi López et John Lynch.
Mieux vaut parfois être en compagnie d’un petit film sympathique et paresseux que d’un chef d’œuvre épuisant dont ne sortira certes pas indemne, mais grognon et avec le sentiment d’avoir fait un effort qui ne s’imposait pas.
Avec "En amont du fleuve" de Marion Hänsel, on serait plutôt dans le premier cas de figure.
Deux hommes s’apprêtent à remonter un fleuve croate pour percer le mystère de la mort d’un père qu’ils ont finalement peu connus. Ils sont demi-frères et ignoraient peut-être jusqu’à l’existence de l’un et de l’autre. Rien ne semble les rapprocher. Homer (Olivier Gourmet) est transporteur routier, Joé (Sergi Lopez) est romancier.
Ils embarquent sur un bateau à moteur qui ressemble à celui qu’emprunte le capitaine Willard pour rejoindre le colonel Kurz dans "Apocalypse now" de Francis Ford Coppola. Mais, s’ils évoluent sur un fleuve qui traverse des paysages d’une grande beauté, ils ne sont pas dans un roman de Conrad, et ne s’attendent pas à plonger au "Cœur des Ténèbres".
Dans "En amont du fleuve" de Marion Hänsel, réalisatrice belge qui a déjà tourné une douzaine de films, les choses se déroulent dans une relative tranquillité. Le fait saillant, qu’on peut révéler sans rien dévoiler d’une intrigue qui n’a rien à dévoiler, c’est l’entorse dont l’un des frères sera la victime, ralentissant leur retour sans vraiment le compromettre.
Le duo Lopez-Gourmet est une bonne idée, surtout que la réalisatrice sait contenir leur penchant naturel au cabotinage auquel ils s’adonnent quand ils sont livrés à eux-mêmes. De plus, aucun des protagonistes ne cherche à tirer la couverture vers lui. La bière coule à flots, le poisson pêché remplace à l’occasion les conserves emportées.
C’est dans une agréable torpeur que l’on suit les "aventures" d’Homer et de Joé, écrites par Marion Hänsel avec l’écrivain Hubert Mingarelli. On leur en voudra quand même pour le sort qu’il réserve au chien qu’avait pris en charge Homer au début de leur périple.
"En amont du fleuve" de Marion Hänsel est un film dont on n’espérait rien et qu’on quitte, finalement, avec une petit pincement au cœur, comme quand on quitte une soirée réussie dont on sait qu’on ne reverra plus les participants. |