On le sait bien, les meilleures recettes sont celles qui s’inspirent d’un savoir-faire hérité d’une tradition murie sur des générations auquel on rajoute sa patte personnelle, son ingrédient secret. Nirman, nouveau petit prodige de la chanson française le sait mieux que d’autres.

Entouré des talentueux Guillaume Farlay, bassiste accompagnant Matthieu Chedid et Michel Fugain entre autre et de Romain Berguin, assistant d’Eric Serra, ce jeune musicien bercé au jazz et à la poésie russe fait partie d’une génération géniale qui vient réinventer la tradition de la chanson française en la saupoudrant d’influences glanées au fil des âges et des frontières.

Un pied dans une douce nostalgie slave héritée de son père, un autre dans une flaque de couleurs pop electro, son premier EP, Animal, nous entraîne, à travers 4 titres, dans un monde incroyable, dans lequel l’artiste s’amuse à nous voir glisser avec délices d’influences électro planantes sur lesquelles se pose une voix aérienne digne d’Alain Chamfort ("C’est la vie"), à des morceaux plus groovy flirtant avec l’acid-jazz ("Animal") en ralentissant parfois avec une chanson beaucoup plus mélancolique comme "Azzam David" (que l’on écoute en boucle, surprenant de beauté). Ce trop court EP se termine par la très belle chanson "Les bouteilles à la mer".

Nirman fait, sans aucun doute, parti de ces artistes dont on va beaucoup entendre parler prochainement. Son premier EP est une véritable réussite que l’on écoute en boucle. Avec lui, la chanson française n’a jamais été aussi pleine de saveurs.

Retenez bien son nom, Nirman. Et allez vite écouter son EP Animal, vous ne serez pas déçus.