Comédie écrite et mise en scène par Christophe Guillon, avec Christophe Guillon, Emmanuel Guillon, Celia Rosich, Olivier Denizet, Floriane Jourdain et Arnaud Saint-Père.
Le titre, "Dérèglements de contes", annonce la couleur, celle de la parodie, appliquée aux contes de fées, qui constitue un genre très prisé et initié au café-théâtre des années 1970 avec notamment le fameux et mythique "Elle voit des nains partout". Tant pour l'écriture qui passe à la moulinette plusieurs opus fabuleux, dont "Le Petit chaperon rouge", "La Belle au bois dormant", "La Belle et la Bête" et "Le Magicien d'OZ", de surcroît en les hybridant et customisant les héros archétypaux, que pour la mise en scène en mode turbo, Christophe Guillon ne s'est rien interdit et le résultat aussi loufoque que jubilatoire ne décevra pas les amateurs du genre. De plus, outre une pointe de métathéâtre, il s'offre le luxe du deuxième degré avec, en filigrane au premier degré potache du divertissement, le télescopage de la fiction et de la réalité notamment avec l'irruption intempestive d'un serrurier (Arnaud Saint-Père) justifié par un usage intempestif de la chevillette. Ainsi alors que la grand-mère genre cougar amatrice d'imprimés léopard et sa "petiote" délurée sont en croisière (Celia Rosich), sa maison a été investie par une Belle au bois dormant (Floriane Jourdain) dépressive en raison de l'interminable attente du bon mâle charmant et voit défiler un grand méchant loup au profil bas en mode rocker-looser sur le retour (Christophe Guillon), un Prince charmant chichiteux (Olivier Denizet), une Bête testostéronée façon yéti et le magicien bling-bling-paillettes (Emmanuel Guillon). Dans un décor-cartoon de Christophe Auzolles, le sextet s'en donne à "choeur joie" et emporte le spectateur dans un spectacle en montagnes russes à la folie délurée. |